Article rédigé par stopauporno.fr, le 30 décembre 2020
Source [stopauporno.fr] Grâce aux réseaux sociaux populaires, des cybercriminels du monde entier s’échangent des images et des vidéos pédopornographiques sans la moindre difficulté. Si certains monnaient leurs services, d’autres cherchent à agrandir leurs communautés. Interrogées sur le sujet, les plateformes comme Facebook et Twitter se disent concernées, mais apparaissent dépassées. Enquête.
[Cette enquête traite de pédocriminalité et d’abus sur mineurs. Elle contient des passages qui peuvent être difficiles à lire.]
S’il est d’usage de considérer que la pédocriminalité fait ses choux gras sur le « dark web » via Tor, les réseaux sociaux, accessibles à tous, ne sont pas en reste.
Dans cette enquête, Numerama a observé combien il était facile, en quelques clics, pour des cybercriminels de retrouver et échanger des milliers de contenus pédopornographiques. Ce travail a été aussi difficile à mener qu’il est complexe à présenter à nos lectrices et lecteurs. Il est cependant nécessaire pour montrer l’immensité du problème et la responsabilité des plateformes (Facebook, YouTube et Twitter en tête) qui peinent à mettre les moyens suffisants pour combattre ces pratiques.
L’équation est simple : à l’aide de mots clés, d’un réseau social très populaire et d’une barre de recherche, on trouve des groupes de discussions, des photos, des vidéos et des liens vers des plateformes où sont stockés parfois plus de 100 gigaoctets (Go) d’images insoutenables.
Sur le web, la porte d’entrée principale du royaume pédophile est estampillée Facebook. C’est sur le réseau que se réunissent des friands de photos et vidéos que certains hispanophones appellent « caldo de pollo ». Un code en espagnol, dont la traduction littérale est soupe de poulet. C’est en réalité les initiales qui sont utilisés : CP, comme « Child Pornography » (Pornographie infantile). Pour la description de leurs contenus, les prédateurs ont aussi leurs codes : « hot dog » pour garçon, « cheese » pour petite fille. En général, aucun contenu n’est diffusé directement. On s’échange des liens vers plusieurs plateformes accessibles à tous : WhatsApp, Telegram, Tam-Tam, YouTube, Line, ICQ, Mega… Des individus réclament des URL en publiant un post, les autres livrent gratuitement leurs liens dans les commentaires.
Dans cette enquête, nous avons découvert des milliers de fichiers sur toutes ces plateformes en quelques clics. Le site web Mega est un gros fournisseur de données. Cette plateforme néozélandaise permet de partager gratuitement jusqu’à 50 Go de fichiers via des liens, et est consultable sans créer de compte. Certains internautes sont plus adeptes de réseaux moins connus car beaucoup moins modérés, comme ICQ.
Dans la masse de ces prédateurs dangereux nous avons enquêté sur certains leaders. Bien qu’ils aient des techniques différentes pour se cacher, ils ont des objectifs communs peu surprenants : l’argent ou la course aux abonnés.
Nous sommes sur Twitter, un compte hispanophone aux trente cinq milles abonnés diffuse habituellement des vidéos pornographiques. Depuis quelques semaines, des images pédo-criminelles l’ont rendu encore plus populaire. Les vidéos cumulent plus de 200 000 vues. L’une d’entre elle a été partagée plus de trois milles fois, aimée douze milles fois. L’émetteur, surnommé le « dragon mexicain » car il a, « la langue en feu », avoue « avoir une nouvelle obsession ». Celle d’« essayer ces petits poulets ». Il promet aussi la suite des vidéos contre de l’argent, si on le contacte en messagerie privée.
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