Article rédigé par Boulevard Voltaire, le 30 novembre 2020
Source [Boulevard Voltaire] Une fois n’est pas coutume : Emmanuel Macron n’a pas usé de son « en même temps ». Il a pris résolument fait et cause pour Michel Zecler. Se fendant même d’un long commentaire sur Facebook : « Les images que nous avons tous vues de l’agression de Michel Zecler sont inacceptables. Elles nous font honte. La France ne doit jamais se résoudre à la violence ou la brutalité, d’où qu’elles viennent. La France ne doit jamais laisser prospérer la haine ou le racisme. Je crois en une police exemplaire avec les Français… »
Rien à redire à cela. Après tout, si la Justice entérine la brutalité que les quatre policiers incriminés ont fait subir au producteur de musique, à laquelle se rajouterait une dose de racisme, nul ne pourrait lui donner tort d’être intervenu. Mais voilà, jamais le Président n’a pris sa plume lorsque des gilets jaunes ont été blessés à vie.
Et jamais, au cours de la crise sanitaire que nous vivons depuis dix mois, Emmanuel Macron n’a jugé bon de s’autocritiquer. Bien au contraire. Or, si la science n’a pas encore réussi à vaincre le virus, on ne compte pas le nombre de victimes collatérales provoqué par la politique élyséenne. Et cela, bien entendu, le locataire de l’Élysée ne le reconnaîtra jamais. Les suicides, notamment, ne sont pas encore comptabilisés. Et combien sont à venir, victimes des dépôts de bilan, du chômage ?
J’ai relevé, le 28 novembre, un tweet, un sans doute parmi bien d’autres : « (@Nominoe11) : J ai parfois l impression de Tweeter dans le vide. Si quelqu’un voit ce tweet j ai la douleur d annoncer un 4 ème suicide de commerçant dans un rayon de 15 km autour de chez moi. Ç’est dramatique et le tout dans un silence assourdissant. »
Peut-on envisager qu’un jour, Emmanuel Macron prenne la plume pour dire que tout cela est « inacceptable » et que cela lui fait « honte » ?
Quant au déferlement médiatique sur cette malheureuse bavure policière, elle ne doit pas occulter le lourd tribut que payent les forces de l’ordre à l’ensauvagement de la France. Je cite le tweet de la journaliste Véronique Jacquier : « 20 policiers agressés quotidiennement, 63 commissariats attaqués depuis le début de l’année ! Quid de l’indignation présidentielle et artistique ? » Du reste, pas plus tard que ce week-end, avez-vous entendu Macron, Castex ou Darmanin protester contre l’attaque à la voiture bélier du commissariat de Dax qui a blessé trois policiers faisant face à quarante voyous, et celui de l’hôtel de police de Cahors devant lequel deux voitures ont été incendiées ?