Article rédigé par François Billot de Lochner, le 13 octobre 2020
Éphémère moment de gloire internationale pour Emmanuel Macron : la dernière otage française prisonnière dans le monde vient d’être libérée. Quelle fierté ! Mais à quel prix…
Sophie Pétronin, une Franco-Suisse de 75 ans, vient de faire son retour sur le sol national après quatre ans passés en captivité au Mali. Il y a de quoi rester songeur devant cette histoire de fous : sous les dehors d’une affable vieille dame, son histoire est quelque peu compliquée. L’ancienne otage connaît bien le Mali, car elle s’y rend depuis des années pour y faire de l’humanitaire. S’il est tout à son honneur de vouloir s’occuper de pauvres enfants du continent africain, il faut rappeler qu’elle a déjà manqué échapper à une tentative d’enlèvement en 2012, et qu’alors elle n’avait dû son salut qu’en trouvant refuge au consulat d’Algérie. Las : cela ne lui servit pas de leçon, car elle ne put s’empêcher d’y retourner sitôt l’alerte passée. Si Sophie Petronin tient absolument à secourir les malheureux venus d’Afrique, pourquoi ne bat-elle pas le pavé de la banlieue parisienne ? Elle y trouverait tout autant de misère, tout autant de Maliens, et risquerait certainement moins l’enlèvement.
Mais le plus grave n’est pas là. En foulant le sol de France, Sophie arbore fièrement sur la tête un voile, fruit d’une conversion qui semble être de conviction. Elle entend l’exhiber aux yeux du monde entier, quand rien ne l’oblige à conserver cette preuve de soumission. Elle a également choisi de fouler au pied son prénom de baptême, Sophie, et déclare vouloir dorénavant se faire appeler Mariam, le prénom de la mère de Jésus dans le Coran. Un geste symbolique d’une rare violence que même son fils, au micro des médias, avoue avoir un peu du mal à accepter : il est assez rare que les otages poussent si loin le syndrome de Stockholm !
On pourrait fermer les yeux, et se dire qu’il ne s’agit que d’un égarement temporaire. Mais le dossier s’alourdit si nous considérons que la libération de Sophie-Mariam a été négociée à coups de millions d’euros, et moyennant la libération de 200 djihadistes.
Sophie-Mariam ne rêve que d’une chose : repartir… Quel mépris pour les 45 courageux et valeureux soldats qui ont payé de leur vie leur amour de la France et sont morts quelque part dans ce Mali que cette otage irresponsable adule et révère. Ces vies-là ne semblent pas compter pour elle… pas plus que toutes les vies qui ont été ou pourront être fauchées par 200 djihadistes, dont beaucoup sont de purs, de vrais, d’authentiques terroristes, meurtriers, assassins sanguinaires. Ceux-là peuvent désormais gambader dans la nature en toute quiétude, à la recherche de nouvelles proies, tout cela pour permettre à Sophie de jouer les Robins des sables au profit des miséreux de l’autre bout du monde, le tout en reniant la religion et la culture de ses pères. Cela fait beaucoup.
L’inconscience de ceux qui ont négocié ce retour aberrant est immense. La rumeur des 10 millions de rançon n’est pas encore confirmée, mais suffisamment solide pour que toute la presse bruisse de son écho. Versée dans ces conditions, cette rançon ressemble furieusement à une subvention publique au djihadisme. Elle aurait été versée précisément à une organisation contre laquelle l’armée française se bat, et financera très probablement des armes, qui, un jour, se retourneront contre nos soldats.
Cependant, il est une leçon intéressante à tirer de cette affaire. Sophie Pétronin s’efforce avec beaucoup d’application de présenter ses ravisseurs djihadistes comme des gens charmants, de bons musulmans qui ont même fini par la convaincre de changer de religion. Avec de telles déclarations, l’on peut se demander si elle était vraiment otage. En outre, Sophie proclame que la distinction chérie par nos média et nos politiciens entre « islam » et « islamisme » ne tient pas : c’est tout un. Nous lui retournons le compliment pour en tirer la conclusion qui s’impose : nous devons lutter avec la même détermination contre l’un et l’autre.
François Billot de Lochner