Article rédigé par RT France, le 07 août 2020
Le nitrate d'ammonium est impliqué dans les explosions meurtrières de Beyrouth. En France ce produit entrant dans la composition d'engrais est stocké en large quantité, selon de strictes normes de sécurité – qui ne rassurent pas les Amis de la terre.
Les deux explosions qui ont fait, selon le dernier bilan au moins 137 morts et plus de 5 000 blessés à Beyrouth le 4 août, ont été déclenchées par un incendie qui s'est déclaré dans un entrepôt abritant depuis six ans quelque 2 750 tonnes de nitrate d'ammonium, «sans mesures de précaution», selon les autorités citées par l'AFP. Ces déflagrations ont pratiquement détruit le port et dévasté des quartiers entiers de la capitale libanaise, soufflant les vitres à des kilomètres à la ronde. Le nitrate d'ammonium entre dans la composition de certains engrais, mais aussi d'explosifs.
«Il est inadmissible qu'une cargaison de nitrate d'ammonium, estimée à 2 750 tonnes, soit présente depuis six ans dans un entrepôt, sans mesures de précaution. C'est inacceptable et nous ne pouvons pas nous taire», a déploré le Premier ministre Hassan Diab.
Au vu de la tragédie libanaise, d'autres pays doivent-ils s'inquiéter des conditions de stockage de nitrate d’ammonium sur leur territoire ? Le Parisien s'est penché sur la question, pour le cas français. Dans un article mis en ligne le 6 août, le quotidien cite Anne-Laure Sablé, chargée de campagne Agriculture pour l'ONG les Amis de la terre : «En France, il existe des capacités de stockage bien plus conséquentes qu'au Liban. Par exemple à Ambès (Gironde), près de Bordeaux, le leader mondial Yara peut entreposer plus de 20 000 tonnes, à comparer aux 3 000 tonnes de l'entrepôt du port de Beyrouth.» Or, le journal de la capitale précise que la sécurité et la surveillance sur ce type de produits ont été renforcées depuis l'accident.
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