Article rédigé par 20 Minutes, le 28 juillet 2020
Le premier conseil de Paris post-réelection d’Anne Hidalgo a été marqué vendredi par une manifestation, une démission, la saisie de la justice et le coup de gueule d’une élue EELV, Alice Coffin, placée sous protection policière après une avalanche de haine sur les réseaux sociaux
Il est aux alentours de 15h20 ce vendredi après-midi, quand Alice Coffin, élue EELV du 12e arrondissement « explose » sur les bancs de l’hôtel de ville. « La honte, la honte, la honte », scande-t-elle. Quelques secondes avant, le préfet de police Didier Lallement a souhaité exprimer en séance un « salut républicain » à l’adresse de Christophe Girard déclenchant des applaudissements nourris de la part d’une très grande majorité de l’assemblée. Anne Hidalgo se lève également pour rendre hommage à son adjoint à la culture, qui a démissionné la veille au soir, au jour 1 du Conseil de Paris, après une manifestation sous les fenêtres de la mairie, pour réclamer la démission de l’élu, entendu dans l’enquête « pour viols sur mineurs » qui vise l’écrivain Gabriel Matzneff. Aux mains des manifestantes et manifestants, des pancartes et une banderole : « Mairie de Paris, bienvenue à Pedoland ». 24 heures après, Anne Hidalgo sort de ses gonds.
La maire, qui préside la séance pour les questions d’actualité au moment de la « standing-ovation », passe la main à son adjointe Léa Filoche puis bombarde un communiqué. « Je déférerai devant les tribunaux les graves injures publiques qui ont été dirigées contre la mairie de Paris », annonce la maire. « Ça suffit », note-t-elle même en introduction avec un ton inédit. « Je ne laisserai rien passer », ajoute-t-elle. « Elle était affectée. Ce communiqué s’apparente plus à une réaction d’amie, qu’institutionnelle », souffle-on ce lundi à la mairie après un week-end au cours duquel, Alice Coffin, a subi un véritable déferlement de haine sur les réseaux sociaux, l’obligeant à être placée sous protection policière. Cette première séance mouvementée du Conseil de Paris post-réélection d’Anne Hidalgo a-t-elle fait valser l’alliance rose-verte et rebattu les cartes d’une assemblée parfois ronflante, bardée de codes et de traditions où le militantisme doit être « contenu » ?
La militante écologiste et féministe, Audrey Pulvar l'estime en substance. L'ancienne journaliste devenue adjointe d’Anne Hidalgo, chargée de l’agriculture et de l’alimentation durable, s’est dite « inquiète » pour l’avenir de la majorité municipale auprès du Parisien estimant qu’Alice Coffin avait « dépassé les bornes ». « Halte au maccarthysme culturel » a de son côté réagi l’ex-ministre socialiste de la Culture Jack Lang.
Des proches de la maire ont par ailleurs assuré au JDD que l’élue du 12e représente avec sa collègue, Raphaëlle Rémy-Leleu, élue EELV de Paris Centre, une «hystérie militante». « A quoi s’attendaient-ils ? Oui, elles sont fidèles à leurs valeurs et leurs combats. Alice Coffin est sur sa ligne. On a l’impression que les rangs d’Anne Hidalgo découvrent avec qui ils ont fait campagne pendant le second tour », lâche-t-on dans les couloirs de la mairie. Et de préciser : « Alice Coffin ne se calmera pas et ils n’ont pas le droit de lui demander de se calmer et de renoncer à toutes ses années d’engagement ».
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