Article rédigé par L'Incorrect, le 28 juillet 2020
Source [L'Incorrect] En exclusivité, voici le discours prononcé par le collectif Marchons enfants devant l'Assemblée nationale. La Manif pour tous, Alliance Vita, les AFC ou encore les Poissons roses, appellent les députés à refuser de voter la loi bioéthique, qui va à l'encontre du mouvement écologique, fragmente la famille dont le Covid a montré l'importance, créera des inégalités et ruinera encore plus la Sécurité sociale.
Mesdames et messieurs les députés, nous voici aujourd’hui devant l’Assemblée Nationale. Pourquoi ? Parce qu’à l’heure où notre pays est en pleine tourmente, à l’heure où il est exsangue, et où nous subissons « La pire récession depuis 1945 », comme le disait Edouard Philippe, le gouvernement a décidé de faire voter en catimini le projet de loi dit « bioéthique » en seconde lecture ! La France traverse une crise multiforme inouïe, elle est fracturée, les situations tragiques se multiplient et ce n’est que le début. Est-ce le moment de discuter de la suppression du père dans la filiation ? Est-ce le moment de remettre sur la table le projet de loi bioéthique qui instrumentalise l’être humain et divise ? Ce projet de loi prétend créer une filiation fondée sur le désir, évince le père, trie les embryons. Il inclue même la ROPA, une forme de GPA, qui éclaterait la maternité entre deux femmes : l’enfant ne saura plus qui est sa mère, au contraire de tous les enfants du monde. Comme nous l’avons toujours dit, la PMA sans père est l’antichambre de la GPA.
Le fond est déjà scandaleux tant les idéologues veulent instrumentaliser l’être humain au gré des envies et des intérêts des uns ou des autres, mais la forme est tout aussi scandaleuse. Le débat est muselé… Ce n’est pas parce que ce projet de loi est à l’agenda parlementaire depuis un an qu’il y a eu de vrais débats, comme l’a prétendu le ministre de la Santé, Olivier Véran, à l’Assemblée. Un débat, un vrai, implique un dialogue, une écoute, des réponses, des prises en compte, des avancées les uns vers les autres. Or, vous le savez très bien, la prétendue « grande consultation » que vous avez évoquée, les Etats généraux de la bioéthique, n’ont été qu’un simulacre de débat : le gouvernement n’a rien entendu, rien retenu.
Pire : il n’a même pas eu le courage de dire publiquement l’opposition d’une très large majorité des participants aux mesures envisagées, comme la PMA sans père, la GPA. Quant aux sondages, ils montrent tous que la révision de la loi de bioéthique n’est pas attendue par les Français. Il n’y a pas eu de débat et le processus démocratique a été piétiné. Et Olivier Véran se moque ouvertement des députés alertant sur ce passage en force fin juillet, pendant les vacances, et dans un contexte où les Français ne peuvent s’exprimer en descendant massivement dans la rue.
Et que dire de la confiance prônée par le nouveau premier ministre M. Castex lors de son discours de politique générale à l’Assemblée Nationale il y a quelques jours ? Comment osez-vous parler de votre prétendue volonté de restaurer la confiance ? Alors que vous avez délibérément choisi de rallonger d’une semaine les débats parlementaires pour faire passer en force cette loi de bioéthique fin juillet, dans la torpeur estivale ? Est-ce ainsi que vous pensez restaurer la confiance ? Où est la démocratie ? Votre hypocrisie est une honte. Il n’y a pas de consensus, vous le savez, et vous n’avez pas mentionnée une seule fois le projet de loi bioéthique publiquement, ni dans vos discours de politique générale, ni dans vos allocutions devant les Français. Vous n’avez même pas assumé de donner votre position sur le sujet à une député qui vous interrogeait la semaine dernière. Votre hypocrisie et votre manque de courage sont honteux.
Monsieur le premier ministre, soit une urgence est vraiment une urgence et vous devez dire pourquoi, vous devez en parler. Soit ce n’est pas une urgence et votre cynisme est une honte. Le pays « au bord du gouffre et aux 1000 fractures », comme vous l’avez dit dans votre discours de politique générale à l’Assemblée nationale, attend désormais autre chose que l’utilisation de la situation de crise, l’hypocrisie, la honte et le cynisme.
Ce n’est pas en agissant en catimini que vous restaurerez la moindre confiance avec les Français. Cette France fracturée, cette France des oubliés, elle est là devant vous. Elle est là cette France, devant vous, ils sont là ces oubliés… Que de promesses à leur égard, à l’égard de tous les Français !! Les actes, les mises en œuvre, en revanche, attendront que vous ayez passé ce qui est votre « priorité des priorités », qui n’est pas l’emploi, contrairement à ce que vous prétendez. Votre vraie « priorité des priorités » ? une précipitation vertigineuse pour faire passer une loi de bioéthique dont 71 % des français estiment que ce n’est pas l’urgence, pas le moment. Non, évidemment !
Monsieur le Président de la République, Monsieur le Premier Ministre, quelles sont vos priorités ? Au service de qui êtes-vous ? Etes-vous au service des Français dans leur ensemble ? Ou bien êtes-vous au service des idéologues déconnectés du réel ? des puissances de l’argent qui cherchent à établir des nouveaux marchés sur le dos de l’humain ? de certains scientifiques qui se conduisent en apprentis-sorcier ?
La priorité c’est la santé !
La priorité c’est d’avoir un métier !
La priorité c’est la retraite !
Les oubliés, ce sont tous les Français, pour lesquels vous faites passer les priorités, les vrais, à plus tard, en dépit de ce que vous leur dites. Les oubliés, dont le pays est de plus en plus fracturé, divisé, victimes de violences et d’affrontements. Ces oubliés, qui ont urgemment besoin que vous mettiez en place les conditions d’une vie digne. Tous ces hommes et ces femmes qui vous alertent de leur désespoir, depuis maintenant des années. Arrêtez de détruire la famille, premier lieu de solidarité, on l’a vu pendant le confinement, en démolissant la filiation, en niant l’importance essentielle de la paternité, en faisant miroiter des mirages de la procréation artificielle, avec l’autoconservation des gamètes sans motif médical, qui ne produiront que frustrations et profits indécents pour les firmes auxquelles vous ouvrez le marché.
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