Article rédigé par francetvinfo.fr, le 30 juin 2020
Source [francetvinfo.fr] Largement en tête en nombre de voix, mais au coude-à-coude en sièges à l'issue du second tour, la gauche n'est pas assurée de remporter la deuxième ville de France. La ou le maire sera élu samedi prochain, après une semaine de tractations qui s'annonce intense.
"Le scrutin ne nous livre pas un verdict clair." Le constat de Michèle Rubirola, arrivée en tête au second tour des élections municipales à Marseille, dimanche 28 juin, sonne comme une évidence. Malgré une confortable avance en voix sur sa rivale LR Martine Vassal, la candidate du Printemps marseillais (union de la gauche) n'a pas la certitude d'être élue maire de la ville. Défaite dans les urnes, la représentante de la droite ne s'y est pas trompée. "Je n'ai pas perdu, ce soir, il n'y a pas de majorité à Marseille", mais une "situation de blocage", a-t-elle martelé dans la nuit de dimanche à lundi.
Ni le bloc de gauche ni le bloc de droite ne disposent de la majorité absolue de 51 conseillers municipaux. Tout se jouera lors du conseil municipal d'installation qui doit se tenir en fin de semaine, et qui promet d'être explosif. Pour emporter la victoire, l'un ou l'autre bloc devra nouer des alliances avec des élus minoritaires qui n'hésiteront pas à vendre chèrement leur peau.
Avec 38,28% des voix sur l'ensemble de la ville, la gauche emmenée par Michèle Rubirola devance largement les listes de l'héritière désignée de Jean-Claude Gaudin, Martine Vassal, à 30,75%, selon les chiffres communiqués par la municipalité. Dans une élection municipale classique, l'union de la gauche aurait obtenu grâce à ce résultat une confortable majorité. Mais à Marseille, où le scrutin se joue par secteurs électoraux, le score global ne reflète pas forcément la composition du conseil municipal.
Les listes Rubirola l'emportent ainsi dans quatre des huit secteurs de la ville : le 1er (1er et 7e arrondissements), le 2e (2e et 3e arrondissements), le 3e (4e et 5e arrondissements) et surtout le 4e (6e et 8e arrondissements), où elle bat Martine Vassal dans son propre fief. Les listes Vassal, elles, l'emportent dans le 5e (9e et 10e arrondissements), le 6e (11e et 12e arrondissements) et le 7e (13e et 14e arrondissements) jusqu'alors détenu par le Rassemblement national. Le 8e secteur (15e et 16e arrondissements) est quant à lui remporté par l'ancienne socialiste Samia Ghali, étiquetée divers gauche, de justesse devant le Printemps marseillais.
Au conseil municipal, Michèle Rubirola peut ainsi compter sur 42 sièges, contre 39 pour Martine Vassal. Bien qu'il n'ait emporté aucun secteur, le RN glane 9 sièges. Samia Ghali dispose de 8 sièges dans la nouvelle assemblée, et le dissident LR Bruno Gilles de trois sièges. Les listes de La République en marche, dirigées par Yvon Berland, ressortent bredouille de cette élection.
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