Article rédigé par Le Figaro, le 25 mars 2020
Source [Le Figaro] Le dessinateur d’Astérix s’est éteint la nuit de lundi à mardi. Celui qui rêvait dès son plus jeune âge de devenir clown rejoint son complice de toujours, René Goscinny, au paradis des irréductibles créateurs.
C’était un géant au monstrueux talent qui a contribué à porter la bande dessinée sur les fonts baptismaux. Le dessinateur d’Astérix, Albert Uderzo, s’est éteint dans la nuit du lundi 23 au mardi 24 mars. Il avait 92 ans.
Avec son complice René Goscinny, son «frère» comme il le disait lui-même, il a su créer, avec la saga parodique Astérix un esprit. Mieux, une philosophie à partir de valeurs fortes: résistance, liberté, solidarité, démocratie, découverte de l’autre…
Mais rien de bien sérieux dans tout cela. Le tandem avait fait de l’humour son laboratoire et sa devise. «On fait très sérieusement quelque chose qui ne semble pas sérieux», confiait, en 1975, Albert Uderzo dans l’émission «Personnages de la vie». «Nous sommes les besogneux de la futilité», surenchérissait alors René Goscinny à ses côtés. Les deux compères étaient alors au faîte de leur gloire, acquise par la force de leur talent et de leur opiniâtreté.
L’humour et le dessin, Albert Uderzo les avait chevillés au corps. Celui qui rêvait dès l’âge de sept ans de devenir clown, est né le 25 avril 1927 de parents italiens, à Fismes que quelques kilomètres séparent de Reims, la ville du sacre des rois de France. Une naissance dans un lieu chargé d’histoire qui sonne aujourd’hui comme une prémonition.
Le directeur de l’école m’a offert une boîte de crayons de couleur. C’est ainsi que l’on a découvert que j’étais daltonien
Albert Uderzo, dans son autobiographie «Uderzo raconte»
Le nouveau-né, qui sera naturalisé sept ans plus tard est déjà un phénomène. Il présente douze doigts, six à chaque main, et se fait opérer un mois après avoir vu le jour. Deux ans après, la famille s’installe dans la banlieue parisienne, à Clichy-sous-Bois. Son père ouvrier menuisier travaille dur et sa mère fait des ménages, et le dessinateur y passera les meilleures années de sa vie.
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