Article rédigé par Causeur, le 13 mars 2020
Source [Causeur] Anne-Sophie Nogaret s’infiltre dans une curieuse formation. Sous couvert de lutte contre les « inégalités », on en arrive à passer les textes des grands philosophes à la moulinette féministe.
Les 3 et 4 février 2020, un stage intitulé « Les inégalités femmes-hommes » destiné aux professeurs de philosophie se déroulait à Paris. La loi ignorant la sexuation, on comprend d’emblée que ces inégalités (dont il est sous-entendu qu’elles ne s’exercent qu’au détriment des femmes) sont l’expression larvée et protéiforme d’une domination masculine qui ne dit pas son nom.
« Comment sensibiliser les élèves aux questions de genre ? » La formatrice, Audrey Benoît, annonce la couleur aux 25 professeurs de philosophie inscrits, sans autre précaution oratoire. Avant d’enfoncer le clou : comment initier les lycéens aux thèses de Judith Butler alors que celle-ci ne fait pas partie des auteurs au programme de philosophie ? Si l’on se place du point de vue féministe, qui tend à confondre égalité et parité, l’histoire de la philosophie, qui ne reconnaît du bout des lèvres que quelques femmes, est effectivement inégalitaire. Cette relative absence des femmes philosophes ne pouvant s’expliquer par une faible appétence (ou pire encore, une moindre capacité !) pour l’abstraction, Aurélie Knüfer, une autre formatrice, en conclut que « la manière dont les philosophes parlent des femmes a conduit à une exclusion de celles-ci hors du champ de la philosophie ». En somme, le problème vient du sexisme des philosophes, un secret bien gardé pour d’évidentes raisons de solidarité entre mâles dominants et souhaitant le rester. Ainsi, poursuit la jeune femme, agrégée et maître de conférences, personne n’a jamais osé relever que la distinction opérée par Aristote entre forme et matière était odieusement sexiste…
Retrouvez l'intégralité de l'article en cliquant ici