Article rédigé par Sputnik news, le 07 mars 2020
Source [Sputnik news] Lors du procès en appel des affaires liées à l’industrie d’assemblage automobile et du financement illégal de la campagne présidentielle pour le cinquième mandat, Abdelmalek Sellal et Ahmed Ouyahia ont chargé le Président Abdelaziz Bouteflika. Pour eux, il est le seul responsable de la faillite du pays.
Cette semaine comparaissaient à la barre de la cour d’Alger les deux anciens Premiers ministres Ahmed Ouyahia (quatre fois à la tête de l’exécutif, dont trois fois sous Bouteflika: 1995-1998, 2003-2006, 2008-2012 et de 2017-2019) et Abdelmalek Sellal (Premier ministre de 2014 à 2017). Accusés, les deux hommes d’État ont utilisé la même stratégie de défense: la défausse.
Le procès en appel des dossiers relatifs à l’industrie d’assemblage automobile et du financement illégal de la campagne présidentielle 2019 d’Abdelaziz Bouteflika, qui s’est ouvert le 1er mars dernier, a été, pour eux, l’occasion de charger le président démissionnaire et son frère Saïd Bouteflika.
D’allure plus sereine, son successeur à la Primature Ahmed Ouyahia a tenu un discours similaire devant les magistrats: «Je n’ai fait qu’appliquer le programme du Président, adopté par le Parlement.» Il est vrai que ces deux responsables ont été nommés par Abdelaziz Bouteflika, qu’ils étaient tenus «d’appliquer son programme», mais ils sont aujourd’hui sur le banc des accusés pour «corruption et octroi d’avantages indus».
Pourtant, à l’époque, Ahmed Ouyahia ne tarissait pas d’éloges à l’égard du Président. Le 11 février 2019, soit quelques jours avant le début du Hirak, il tenait les propos suivants au micro de France 24: «Je peux vous dire que le bilan des cinq années durant lesquelles il a dirigé le pays avec son handicap médical est un bilan des plus élogieux. Et pourquoi demain ne serait-il pas de la même qualité?», déclarait-il avec un large sourire. Au cours de cette même semaine, Abdelmalek Sellal, qui était alors le directeur de la campagne électorale d’Abdelaziz Bouteflika, faisait le constat suivant: «Certains disent que le Président était malade et ne suivait pas ce qu’il se passait. Les chiffres sont là. Le bilan du dernier mandat est meilleur que le quinquennat précédent.»
Le sociologue Nacer Djabi, qui étudie depuis plusieurs années le régime politique algérien, explique à Sputnik que le Président Bouteflika avait mis en place des mécanismes de prise de décision «informels» pour gérer le pays.
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07/03/2020 07:00