Article rédigé par Stop au porno, le 18 février 2020
Source [Stop au porno] Après les dégâts sur le cerveau, après le dérèglement des hormones sexuelles, après l’isolement et la dépression, une nouvelle conséquence de la pornographie est mise au jour par cette affaire récente. L’appétence pour la pornographie peut en effet faire perdre des élections.
Benjamin Griveaux, candidat LREM aux élections municipales de Paris, a été pris la main dans le sac. Des vidéos à caractère sexuel le concernant ont été révélées la semaine dernière.
On peut naturellement trouver le procédé particulièrement traître : ces vidéos ont été sciemment diffusées pour nuire à la carrière de Benjamin Griveaux et elles constituent en effet une atteinte à la vie privée. Mais le premier responsable du scandale n’est-il pas le candidat Griveaux lui-même, avant même l’activiste russe Piotr Pavlenski, l’individu peu recommandable qui a publié les vidéos ?
En effet, le problème de fond vient de ce que Benjamin Griveaux a trouvé bon de filmer ce qui n’aurait jamais dû être filmé, et de transmettre ces vidéos à l’une de ses conquêtes féminines. Tout part de là : du réflexe pornophile d’un homme qui aspire à des fonctions publiques.
Les histoires de mœurs ont toujours été légions et le triptyque sexe, pouvoir, argent s’est toujours vérifié en politique. En revanche, avec l’avènement de la société pornographique, nous sommes passés à un stade plus avancé de corruption morale.
L’acte de filmer ou de photographier ses actes intimes est devenu une chose tellement banale qu’elle concerne même des personnes ayant l’ambition de diriger les autres. En filmant ce qu’il y a de plus intime chez lui, Benjamin Griveaux a donc produit la preuve de l’étendue du tsunami pornographique.
Dans le même temps, la majorité présidentielle communique sur son intention de protéger les mineurs de la pornographie. Récemment, notre association a reçu un courrier du chef de la majorité LREM à l’Assemblée nationale, Gilles Le Gendre, dans lequel il vante le travail de la majorité parlementaire et du gouvernement concernant la protection des mineurs contre la pornographie.
Les efforts politiques en ce sens sont naturellement encourageants et nous nous réjouissons de leur existence. Mais la récente affaire Griveaux nous rappelle à quel point il faut se méfier d’une classe politique prisonnière de contradictions de toutes sortes, et qui est aussi, à sa manière, l’un des vecteurs de la pornographisation de la société.
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