Article rédigé par Constance Prazel, le 22 novembre 2019
Mardi 19 novembre, s’est tenue au Théâtre Mogador la 3e édition de la Nuit du Bien commun. Un moment exceptionnel d’intensité, destiné à mettre en valeur des projets innovants orientés vers le service des autres, les souffrances des plus petits, la dignité de l’homme et de la société dans son ensemble.
Les organisateurs, trois jeunes et brillants entrepreneurs, ont réussi leur pari, en permettant de récolter 1 100 000 euros de dons, qui iront à 12 projets d’une grande qualité. Le tout, dans une atmosphère extrêmement digne, avec un public soucieux de prendre le relais d’un Etat qui ne peut pas tout, pour encourager ceux qui prennent à bras le corps les difficultés de notre temps : l’éducation dans la France périphérique, le handicap, les jeunes mères, ou encore, le fléau de la pornographie.
Notre association, Stop au porno, était en effet parmi les 12 lauréats. C’était pour nous une occasion exceptionnelle de toucher un public nombreux – plus de 1 200 personnes – afin de le sensibiliser à cette cause brûlante et difficile. L’enthousiasme fut au rendez-vous, et nous tenons à remercier très chaleureusement tous ceux qui, au milieu de tous les projets, ont choisi de nous accorder leur confiance.
Stop au porno sous le feu des projecteurs… et comme un fait exprès, quelques heures plus tard, le président Emmanuel Macron , le mercredi matin, à la tribune de l’UNESCO, faisait une déclaration sur la nécessité de renforcer la lutte contre la pornographie et de protéger les enfants. Voilà maintenant près de vingt ans que nos équipes, et tout particulièrement François Billot de Lochner, le président et fondateur de Stop au porno, mènent un combat sans relâche sur le sujet. On ne peut donc que se réjouir de le voir relayé ainsi en plus haut lieu. Près de vingt ans, de prises de contacts, d’échanges les yeux dans les yeux avec des candidats aux élections, suivis malheureusement de bien peu d’effets. C’est pourquoi, passé le premier mouvement d’enthousiasme, nous ne pouvons qu’appeler à la vigilance. Les paroles doivent être suivies d’actes, autrement elles ne sont rien.
La proposition d’Emmanuel Macron de faire instaurer le contrôle parental par défaut pour filtrer les sites pornographiques est intéressante. Ils ont six mois pour réfléchir à la question. Vont-ils se prêter au jeu et aller jusqu’au bout ? En l’absence de coopération, le gouvernement fera-t-il passer la loi qu’il nous promet, et surtout, la fera-t-il appliquer ? L’arsenal législatif en la matière est déjà bien fourni, mais il est si peu utilisé ! Le président Macron veut réguler l’accès pour les mineurs de moins de 15 ans. Et au-delà ? Il avouait il y a quelques mois que « le porno, ça fait partie de la vie ». Il nous revient de rappeler que la pornographie ne cesse pas d’être néfaste au lendemain de l’anniversaire des 15 ans. Elle conduit des familles au divorce, des adultes au meurtre, comme de sordides faits divers viennent régulièrement nous le rappeler. La protection des enfants est un impératif catégorique, mais elle ne saurait suffire. Nous sommes là pour veiller, et pour maintenir la pression, en témoigne notre dernière action lancée contre Google et Youtube. La meilleur des solutions est bien sûr de couper le robinet à la source, c’est-à-dire d’empêcher les diffuseurs de répandre le contenu pornographique. Certains pays, comme la Russie ou les Philippines, bloquent purement et simplement l’accès aux sites délictueux : avec de la détermination, une autre voie est possible !
Constance Prazel
Stop au porno lance une pétition en ligne pour faire de la lutte contre la pornographie, notamment pour les enfants, une cause nationale :