Article rédigé par François Billot de Lochner, le 15 novembre 2019
La Grande-Bretagne va-t-elle réussir à tourner le dos à l’Europe bruxelloise et à assumer son destin de nation libre ? L’enjeu de taille et peut bousculer cette Europe centralisée qui fait mourir les peuples à petit feu.
La prochaine étape dans l'aventure du Brexit est l’organisation de nouvelles élections législatives, prévues pour le 12 décembre. Boris Johnson, le Premier ministre britannique, espère à cette occasion remporter la majorité parlementaire qui lui fait actuellement défaut, pour pouvoir faire voter son accord sur le Brexit conclu avec l'UE, et garantir ainsi le départ de son pays d'ici à la nouvelle échéance qui a été fixée le 31 janvier 2020. Pour l’instant, tout lui sourit, car le parti conservateur est actuellement crédité de 40 % des intentions de vote, avec une tendance à la hausse. Les courbes sont sans équivoque ; quant à la projection en sièges, elle lui donnerait le chiffre confortable de 382 députés, soit 200 de plus que les travaillistes.
Pour l’aider à y arriver, une déclaration de poids, celle de Nigel Farage, le leader du UKIP, le parti pour l’indépendance de la Grande-Bretagne, qui vient d’annoncer qu’il renonçait à présenter des candidats dans 317 circonscriptions pour permettre aux conservateurs de remporter la majorité dont ils ont besoin pour faire gagner le Brexit.
Dans un premier temps, Nigel Farage avait envisagé d’accorder la priorité à son parti, le Brexit Party, et à l’élection de ses propres représentants, en avançant 600 candidats sur la ligne de départ. Mais il s’est ravisé, estimant que la priorité était à la victoire du Brexit, et non aux querelles de chapelle. Boris Johnson, actuellement au pouvoir, étant déterminé à se donner les moyens d’achever le Brexit en bonne et due forme, il convenait donc de lui apporter tout le soutien nécessaire, d’autant qu’au Royaume-Uni le scrutin est à un seul tour : il faut donc se donner d’emblée toutes les chances si l’on veut espérer atteindre la majorité absolue en sièges au parlement.
Les conséquences du geste de Nigel Farage sont importantes. En l’absence de majorité absolue pour les conservateurs, le pays peut courir le risque, et les européistes n’attendent que cela, d’un deuxième référendum : rien n’aboutit clairement, faisons donc revoter les citoyens britanniques jusqu’à ce qu’ils se décident à « bien » voter. Il est donc prioritaire que les conservateurs remportent de manière « franche et massive » ces élections.
L’on ne peut que tirer notre chapeau à Nigel Farage. On imagine mal un geste pareil dans notre douce France : un beau mélange de courage politique, de conviction et du sens de l’opportunité… et non de l’opportunisme. Un véritable sursaut patriotique, de la part d’une classe politique qui, à la différence de la nôtre, songe prioritairement à atteindre ses objectifs, même si, à titre individuel, cela doit signifier pour quelques députés de renoncer à leur confortable siège de cuir.
Ce n’est pas chez nous, mais cela redonne quelque espoir en la nature humaine… A l’aube de nos prochaines échéances municipales, puissent nos élus et candidats aller chercher outre-Manche un peu d’inspiration !
François Billot de Lochner
Président de Liberté politique et du collectif France Audace