Article rédigé par Le Salon Beige, le 08 novembre 2019
Source [Le Salon beige] Le Secours Catholique-Caritas France publie jeudi 7 novembre son Rapport statistique annuel État de la pauvreté en France 2019. Constats et analyses sur la précarité issus de l’observation sur l’ensemble du territoire national de plus de 72 000 situations (sur les 1 347 500 personnes accueillies en 2018). Pour son rapport 2019, l’association a complété son étude d’une analyse de la situation des immigrés en France.
Le Secours Catholique-Caritas France publie jeudi 7 novembre son Rapport statistique annuel État de la pauvreté en France 2019. Constats et analyses sur la précarité issus de l’observation sur l’ensemble du territoire national de plus de 72 000 situations (sur les 1 347 500 personnes accueillies en 2018). Pour son rapport 2019, l’association a complété son étude d’une analyse de la situation des immigrés en France.
Comme chaque année, la préconisation touche les femmes seules, preuve que la non-famille est source de pauvreté, alors que l’Etat ne cesse d’encourager les comportements individualistes et à décourager l’institution familiale :
Cette précarisation touche principalement les femmes françaises, qui restent fortement surreprésentées au sein de leurs ménages, dans lesquels leur part a par ailleurs plus fortement augmenté en 2018 (0,7 point). Cela s’explique par la structure des ménages dans lesquels elles se trouvent : près des trois quarts d’entre elles sont des mères isolées ou des femmes seules plus âgées (respectivement 39,2 % et 32,4 %). La proportion de ces ménages a plus particulièrement augmenté cette année et elles en sont par définition les uniques adultes référents enregistrés dans les accueils. Leur fragilité croissante tient aux maigres ressources ou à la faiblesse des pensions de retraite dont elles disposent.
[…] La moitié des ménages rencontrés en 2018 (49,8 %) sont des familles avec enfants (voir tableau 2). Il s’agit majoritairement de familles monoparentales, en ce cas quasi exclusivement des mères isolées. Elles représentent à elles seules près d’un quart de l’ensemble des ménages accueillis par le Secours Catholique. Bien que leur proportion ait amorcé une diminution lente et continue depuis le début de la décennie, les familles monoparentales restent le type de ménage le plus sensible à la pauvreté extrême : elles sont trois fois plus présentes dans les accueils que dans la population générale.
De même, on ne voit pas en quoi l’afflux d’étrangers est une source d’enrichissement pour la France :
Les étrangers accueillis sont comparativement bien plus jeunes que les Français : leur âge médian a eu tendance à diminuer au cours de la dernière décennie pour se stabiliser autour de 37 ans, soit 7 ans de moins que l’âge médian des Français rencontrés. En effet, les étrangers sont fortement surreprésentés dans la catégorie d’âge des moins de 40 ans : sur dix personnes de moins de 40 ans accueillies au Secours Catholique, près de six sont de nationalité étrangère. À l’inverse, les Français sont largement surreprésentés parmi les plus de 50 ans : sept personnes sur dix de plus de 50 ans accueillies sont de nationalité française.
[…] Si l’augmentation de la proportion d’étrangers au sein des accueils est continue depuis le début de la décennie, elle s’est plus particulièrement accélérée depuis 2016, affichant une croissance moyenne de 3 points par an qui est légèrement plus prononcée chez les hommes que chez les femmes. L’augmentation plus soutenue encore de la proportion d’étrangers chez les enfants fait écho à l’augmentation de la part des familles au sein des ménages étrangers. En effet, bien que les hommes seuls continuent de représenter une part importante des ménages étrangers rencontrés, notamment parmi ceux entrés récemment sur le territoire, ils ne sont aujourd’hui plus la figure majoritaire. La population étrangère se féminise durablement et la migration concerne de plus en plus de femmes et d’enfants, notamment via le regroupement familial mais également via la migration de familles entières et de femmes de manière autonome.
[…] Les étrangers sans statut légal stable sont à l’inverse bien plus jeunes et plus récemment entrés sur le territoire : trois sur cinq ont moins de 40 ans, pour un âge médian de 35 ans. La moitié est arrivée en France depuis moins de deux ans, les trois quarts depuis moins de trois ans. Si les hommes seuls continuent de représenter près de 30 % de cette catégorie, la proportion de femmes seules (plus de 10 %) et plus particulièrement de familles avec enfants (plus de 50 %, dont une majorité de familles biparentales) marque une progression nette. Ce sont désormais plus de la moitié (52 %) des enfants des ménages étrangers accueillis qui vivent au sein de ménages dont la personne de référence est sans statut légal stable. 20 % vivent au sein de ménages sans papiers. Ces étrangers sont très majoritairement originaires d’Afrique subsaharienne (République démocratique du Congo, Côte d’Ivoire, Guinée et Nigeria en tête), d’Europe, hors UE11 (Albanie, Géorgie et Russie en tête) et du Maghreb (Algérie en tête), et précisément de nationalités pour lesquelles les taux d’acceptation du statut de réfugié et/ou de régularisation sont parmi les plus faibles. Par conséquent, la frontière entre étrangers en attente de régularisation et étrangers sans papiers demeure très poreuse.