Quand 10 Français partent de leur plein gré se battre aux côtés des Kurdes de Syrie...
Article rédigé par Le Figaro, le 27 octobre 2019 Quand 10 Français partent de leur plein gré se battre aux côtés des Kurdes de Syrie...

Le Figaro publie l’appel exceptionnel de dix Français partis de leur plein gré se battre aux côtés des Kurdes de Syrie contre Daech.

Les dix signataires, tenus de conserver l’anonymat - William, Guillaume, Damien, Marc, Gillian, Florent, Dimitrie, Frédéric, Olivier et Maxime - sont tous d’anciens volontaires des YPG («unités de protection populaire», appellation des unités militaires des Kurdes de Syrie).

Le 9 octobre 2019, en décidant de retirer ses troupes de Syrie, Donald Trump a permis à la Turquie de lancer une invasion sur le territoire du Rojava, région du nord-est de la Syrie tenue par nos alliés kurdes des Forces démocratiques syriennes (FDS). C’est un acte de trahison envers nos alliés. Tout l’Occident s’y trouve associé.

Nous, volontaires français partis combattre les terroristes de l’État islamique (EI) aux côtés des Kurdes de Syrie et d’Irak, lançons un appel à la France contre cette offensive aux conséquences terribles, aussi bien pour les Kurdes que pour l’Europe.

Nous sommes des Français, partis rejoindre les Kurdes pour nous opposer au califat de l’EI, et protéger notre pays et notre civilisation de la déferlante d’attaques terroristes islamistes. Nous nous sommes battus, l’arme à la main et épaule contre épaule avec les combattants kurdes pour éradiquer ce mal qui s’étendait. Certains ont été tués, d’autres blessés, tous ont souffert. C’est le prix de la liberté et nous étions tous prêts à le payer.

Les signataires ne sont les porte-parole ni d’une idéologie ni du peuple kurde ; nous ne sommes que des compatriotes, qui aimons notre pays. Nous avons passé de longues périodes immergés dans la région, y avons appris à connaître la valeur de nos alliés, la force de nos ennemis et l’importance des enjeux qui basculent aujourd’hui en notre grande défaveur.

Nous ne pouvons rester silencieux alors que tous nos efforts, nos sacrifices, sont sur le point d’être réduits à néant et nos amis trahis. Nous sommes révoltés, écœurés. Nous avons une dette envers les Kurdes. Ils étaient les principaux alliés de la coalition occidentale contre al-Qaida et l’EI dont la France était une composante majeure. Nos forces armées ont combattu sur le terrain avec les Kurdes. Notre victoire n’aurait pas été possible sans la guerre farouche que les FDS ont menée au sol sous le commandement kurde, face à un ennemi puissant, innombrable et déterminé. Une guerre que les Kurde sont menée avec un courage, une discipline et une morale exemplaires. Nous leur devons cette victoire!

Le Rojava n’a jamais inquiété militairement la Turquie qui, depuis la coupure de la route du djihad, a construit un mur frontalier et n’a jamais enregistré aucune attaque ni aucun tir provenant du territoire kurde syrien. En revanche, le système politique mis en place par les Kurdes dans le nord-est de la Syrie, qui repose sur des valeurs civilisationnelles que nous, Français, partageons et jugeons universelles, telle que la démocratie, l’égalité homme-femme, la protection des libertés fondamentales, la laïcité, est une menace pour Erdogan.

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27/10/2019 07:00