Article rédigé par RT France, le 11 octobre 2019
Tandis que les critiques internationales s'abattent sur Ankara, qui a lancé une offensive à la frontière syrienne contre les forces kurdes, le chef d'Etat turc a mis en garde les pays européens, menaçant d'un nouveau flux de migrants.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a menacé le 10 octobre d'ouvrir les portes de l'Europe à des millions de réfugiés en réponse aux critiques européennes contre l'offensive turque en cours dans le nord-est de la Syrie.
«Ô Union européenne, reprenez-vous. Je le dis encore une fois, si vous essayez de présenter notre opération comme une invasion, nous ouvrirons les portes et vous enverrons 3,6 millions de migrants», a déclaré le chef d'Etat turc lors d'un discours à Ankara devant des officiels de l'AKP.
Il a poursuivi, à l'attention des nations européennes : «Vous n'avez jamais été sincères. A présent ils disent qu'ils vont bloquer trois milliards d'euros [promis à la Turquie dans le cadre de l'accord migratoire conclu en 2016 entre Bruxelles et Ankara, qui a fait tarir le flux de migrants provenant de Turquie]. Avez-vous jamais respecté une promesse qui nous a été faite ? Non !», a encore martelé Recep Tayyip Erdogan. «Avec l'aide de Dieu, nous poursuivrons notre chemin, mais nous ouvrirons les portes [aux migrants]», a-t-il conclu dans des propos rapportés par l'AFP.
Le dirigeant a néanmoins précisé, au sujet des djihadistes incarcérés sur place : «Nous ferons ce qui est nécessaire avec les prisonniers de l'EI [...] Ceux qui doivent rester en prison, nous les y maintiendrons, et nous renverrons les autres dans leur pays d'origine, si ces derniers les acceptent.»
Le 5 septembre dernier, Recep Tayyip Erdogan, dont le pays accueille près de quatre millions de réfugiés syriens, avait déjà menacé d'en laisser affluer une nouvelle vague vers l'Union européenne s'il n’obtenait pas davantage d'aide internationale. «Si cela n'arrive pas, nous serons obligés d'ouvrir les portes. Soit vous nous aidez, soit, si vous ne le faites pas, désolé, mais il y des limites à ce que l'on peut supporter», avait expliqué le président turc, ajoutant vouloir l'établissement d'une «zone de sécurité».
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