Article rédigé par Causeur, le 09 septembre 2019
Source [Causeur] Appréciez-vous cet art payé par vos impôts ? L'installation sera inaugurée le soir de la Nuit blanche
L’actualité de cette semaine nous fournit un exemple du processus actuel de la création des cotes financières de l’art avec l’arrivée à Paris du monument kitsch, de 10 mètres de haut, pesant 33 tonnes de l’artiste américain Jeff Koons. Cette œuvre, dont seul le concept a été offert à Paris, a été conçue à New York, produite en usine en Allemagne grâce au mécénat défiscalisé, installé avec l’argent du contribuable parisien majoritairement hostile à cette œuvre.
La France au secours de l’artiste vivant « le plus cher côté du monde »
Mieux vaut éviter les incidents ! Les tulipes de Jeff Koons débarquent en catimini, en cette fin de vacances pour s’installer derrière le Petit Palais à équidistance de l’Assemblée nationale, de la Place de la Concorde et de l’Élysée. En effet, quelques mois plus tôt, l’installation autour du Rond-point des Champs Élysée, d’un autre monument très « lunapar », clignotant et lumineux la nuit, très circuit de plomberie urbain le jour, semblablement « financé et offert » par le Qatar, a été sévèrement chahuté par les gilets jaunes le jour de l’inauguration 1. La Mairie de Paris a connu récemment d’autres incidents de ce type2 et tient à prévenir de futures protestations.
Le monument funéraire aux victimes du Bataclan a suscité des pétitions, réuni la grogne des artistes dissidents, mais aussi celle des officiels. Des notables bien-pensants fervents de l’Art contemporain se sont affichés avec courage. Ils ont dénoncé une installation décidée sans l’aval des commissions diverses et variées, en particulier celles de la protection du patrimoine. Ils ont même osé protester parce qu’aucun artiste vivant et travaillant à Paris ne bénéficie de tels avantages, et que d’ailleurs aucun d’entre eux ne figure au Top 500 mondial et pas du tout au Top 100 des artistes cotés. Ils expriment même leur étonnement de voir les institutions républicaines accorder cet espace si politique à un monument aussi colossal et dissonant.
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