Article rédigé par Constance Prazel, le 06 septembre 2019
Depuis quelques semaines, pour ne pas dire depuis quelques mois, nous pouvons nous demander où est passée l’opposition de droite, "officielle" et "respectable", j’ai nommé Les Républicains.
Alors même qu’ont été votées des lois iniques, dont la plus emblématique est la Loi Avia, que nous dénoncions dans ces colonnes, ou que d’autres plus destructrices encore s’annoncent à l’horizon, comme le vote de la PMA pour toutes, le parti de la droite dite gouvernementale présente un encéphalogramme plat, ne s’insurge plus de rien, quand il ne cautionne pas, tout simplement, la politique d’Emmanuel Macron et d’Edouard Philippe. Dans la perspective des Municipales du printemps prochain, les recherches d’alliances entre LREM et LR vont bon train, de Paris à Marseille. La « droite » semble bien avoir fait le choix, de plus en plus assumé, du centrisme libéral et de la mondialisation heureuse.
Pourtant, il y en a qui tentent d’explorer des voies alternatives, comme Valérie Pécresse, qui a quitté les Républicains pour construire, nous dit-elle, une véritable opposition. Vraiment ? Voyez plutôt… Valérie Pécresse a dernièrement rassemblé à Brive ses soutiens et esquissé ce qu’elle souhaite voir adoptée comme ligne de conduite pour les prochaines échéances, de 2020 à 2022. Madame Pécresse a une obsession qui l’empêche de dormir la nuit : si l’on ne s’oppose pas efficacement à Emmanuel Macron, nous aurons Marine Le Pen. Les moyens qu’elle propose laissent rêveur. Une droite « moderne » - toujours les mêmes vieilles lunes - qui veut jouer la surenchère sur le libéralisme, l’écologie, les femmes, avec une obsession : le porte-monnaie. C’est cela, l’alternative prétendument crédible à Emmanuel Macron ? Tous les poncifs du genre sont enfilés comme des perles, avec une exhaustivité qui force presque l’admiration : la fracture sociale, la loi de la République, le méchant populisme, remettre la France en mouvement.
Valérie Pécresse est désormais à l’extérieur des Républicains, nous objectera-t-on. Certes, mais le discours de la maison-mère est-il si différent ? Au Touquet, Jean Leonetti, président de LR par interim s’adressant aux Jeunes Républicains, use de la même rhétorique : l’audace du changement, la rupture, la nécessité du débat d’idées et d’ouverture, et surtout, « une étanchéité totale avec l’extrême-droite. » A La Baule, pour la rentrée du parti, on compte sur l’air marin pour revivifier les cœurs, mais les candidats à la présidence du mouvement peinent à accorder leurs violons, minés par le mythe de l’impossible rassemblement, qui vide par avance de sa substance tout programme et toute ambition.
Pour paraphraser Charles Péguy, disons qu’Homère est nouveau, ce matin, et que rien n'est peut-être aussi vieux que la rhétorique de la droite républicaine.
Constance Prazel
Déléguée générale de Liberté politique