Article rédigé par France Inter, le 24 juillet 2019
Le pire ennemi de Boris Johnson, c’est probablement lui-même. L'ex-maire de Londres vient d'être élu ce mardi par le parti conservateur en remplacement de Theresa May au poste de Premier ministre britannique. Le personnage est sulfureux mais charismatique.
À l’image de la couverture de "The Economist", qui représente le candidat à Downing Street avec la moitié de la figure peinturlurée en clown, et l’autre le visage sévère, le candidat à la succession de Theresa May est imprévisible et oscille en permanence entre coups de génie, mensonges et bourdes diplomatiques. Parfois à ses dépens.
Il a ainsi échappé de justesse à un procès, grâce à un vice de procédure : Boris Johnson n’aura donc pas de comptes à rendre sur ses anciennes promesses de campagne, et les "380 millions [d'euros] par semaine" qu’il promettait, en 2016, de faire économiser aux Britanniques, pour les convaincre de quitter l’Union Européenne.
Mais c’est loin d’être le seul arrangement que l’ancien journaliste a pris avec la réalité. C’est une citation fabriquée, inventée de toutes pièces, qui lui coûte son premier emploi au journal The Times. Licencié, il rejoint en 1989 le bureau du Daily Telegraph à Bruxelles, et exploite son imagination pour dépeindre aux lecteurs du quotidien de droite une administration européenne absurde : il invente une "force de police de la banane", chargée de surveiller la courbure des fruits exotiques, des spécialistes chargés d’interdire les chips "cocktail de crevette", et il fustige la normalisation européenne des préservatifs.
Une décennie plus tard, revenu en Angleterre, Boris Johnson se fait engager par le magazine "The Spectator" comme rédacteur en chef, en promettant à son propriétaire, Conran Black, qu’il ne profitera pas de sa position pour se lancer dans une carrière politique. Deux ans plus tard, il est candidat au poste de député de la circonscription de Henley, dans l’Oxfordshire.
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