Article rédigé par Liberté politique, le 05 juin 2019
Source [Le Salon Beige] A un internaute lui citant le catéchisme sur les actes homosexuels et demandant si c’était aussi de l’homophobie, Loïc Fleury a rétorqué que si l’un de ses étudiants tenait de tels propos, il serait fondé à passer en conseil de discipline…
Néanmoins, les réactions sont nombreuses. Voici une lettre ouverte envoyée au directeur de l’ICES :
Chantal Fain-Dupont
Professeur Certifié de Lettres Modernes
Chargé de Mission au Conseil Général de Vendée, au moment de la commémoration du bi-centenaire du génocide vendéen,
Belle fille du cinéaste Jacques Dupont, à qui on doit le film « Les Vendéens (1993) (et également « Honoré d’Estienne d’Orves » 1990, « qui a eu l’audace d’être libre » et le triste privilège d’être le premier fusillé de la France Libre)
Conseiller Technique à la Mission Culturelle de l’Ambassade de France au Liban
Journaliste à Radio Notre-Dame
Aujourd’hui retraitée.
Lettre ouverte à propos du chahut estudiantin de La Roche-sur-Yon
Monsieur le Directeur,
Comme vous pouvez le comprendre par cette suscription, tout ce qui est Vendéen, est mien, et c’est pourquoi, je me permets de vous adresser la supplique suivante, concernant la vingtaine d’ étudiants de l’ICES, impliqués dans un chahut contre un stand LGBTQ, à La Roche-sur-Yon. Parmi eux, 13 étudiants ont été sanctionnés : exclusions, mises à l’épreuve, travaux d’intérêt général.
Par la presse j’ai appris que le parquet a renvoyé douze étudiants devant le tribunal correctionnel, le 18 juillet prochain, notamment pour injures homophobes, l’un d’entre eux pour violences et un autre pour vol et dégradation d’un drapeau LGBT.
Je ne discute pas votre rôle de Directeur , ni vos décisions disciplinaires, mais je me suis informée sur le déroulement du Conseil de Discipline. Dans votre communiqué il est dit que les étudiants convoqués, ont pu s’expliquer dans un débat contradictoire. Or il leur avait été conseillé de faire « amende honorable », afin de sauvegarder leurs chances d’achever leurs études dans votre établissement, ce qui ne leur donnait pas le loisir de polémiquer, je vais donc parler pour eux.
Bien sûr, précaution oratoire oblige, je n’approuve jamais l’incivilité, et pour moi l’action d’envoyer en l’air en passant devant un stand, 2 ballons colorés, de basculer un panneau d’exposition, et de crier un mot qui n’est pas dans le dictionnaire, relève de l’incivilité, quelle que ce soit l’idéologie des personnes visées, en l’occurrence des militants LGBTQ.
Je vais donc vous parler métaphysique : directeur d’un institut qui affiche sa foi catholique, vous n’ignorez pas que depuis 2000 ans, à la suite du Christ, les chrétiens sont impliqués dans un combat eschatologique, que saint Ignace, appelle les Deux Etendards : le camp de Jésus-Christ et celui de Satan, le Prince de ce Monde, mêlés dans le monde comme le bon grain et l’ivraie.
Il y a la Vérité catholique : toute société, tout Etat, doit vivre conformément à la loi de Dieu, selon la révélation de son Fils Jésus-Christ, confiée au Magistère de l’Eglise depuis 2.000 ans (Pour Qu’Il Règne, p65), et il y a la manière pratique d’annoncer cette Vérité.
Je me permets donc de vous reprocher, d’avoir loupé une belle occasion d’être un directeur catholique d’un Institut Catholique.
Il vous suffisait d’appliquer la Devise de l’ICES : « l’audace d’être libre », sans vous soucier du regard des autres, comme il est dit dans vos documents de présentation de l’établissement.
Un institut qui se dit « catholique » s’appuie sur la connaissance des textes biblique et évangélique, ainsi que sur l’enseignement bi-millénaire de l’Eglise, qui n’invente rien et ne fait que rappeler la loi naturelle. Chacun sait qu’elle considère l’homosexualité comme une union contre nature, légalisée ou non, qu’elle est même aggravée du fait des exigences de parentalité et de filiation, que permettent les techniques procréatives (PMA, GPA).
Si elle demande la bienveillance à l’égard des personnes, elle n’en condamne pas moins, le péché ou la transgression, et ne peut admettre que la propagande LGBTQ, pénètre l’espace public, vienne jusque dans les écoles, et dans les familles, (et même aujourd’hui les parcs de loisir comme Disney Land !) pour y imposer une idéologie de mauvais aloi pour la jeunesse en recherche de repères dans une société où règnent le relativisme et l’individualisme, qui absolutisent le désir individuel au détriment du bien commun, les lois étant désormais faites pour satisfaire ces désirs et assorties d’un arsenal pénal pour interdire d’interdire.
S’il existe des chrétiens qui se reconnaissent comme homosexuels, il faut bien avouer que le mouvement LGBTQ nourrit une aversion non déguisée à l’égard de l’enseignement de l’Eglise et que ses propres excès idéologiques et activistes, nourrissent plus l’homophobie, qu’une supposée détestation des homosexuels, qui comme les hétérosexuels, ne clament pas leur sexualité urbi et orbi. Je pense que la vingtaine de jeunes qui sont passés devant le stand LGBTQ de La Roche-sur-Yon, est inscrite à l’ICES parce qu’eux et leurs familles, recherchent chez vous cette formation chrétienne et des réponses à toutes les questions sociétales qui attaquent de front, toutes les valeurs auxquelles ils tiennent.
Vous avez, dites-vous, à l’ICES « un laboratoire pour faire éclore des acteurs de la culture de demain, car c’est sur ce terrain que se livre la bataille de la civilisation, et un laboratoire pour confronter ses idées.
Ces métaphores polémiques indiquent bien que vous-même vous situez dans un combat culturel et spirituel. Et c’est sur ce discours que vous attirez vos élèves/clients.
En raison de ce contexte, j’aurais réfléchi à deux fois, avant de dénoncer vous-même vos élèves chahuteurs, en les traitant d’Identitaires etc…et en n’attendant pas les décisions du Juge en Correctionnelle, pour prendre vos sanctions définitives !
Vos élèves ont eu la « tête trop près du bonnet », si quand on est jeune, on n’a pas le sang un peu vif, ce n’est pas la peine d’être jeune !
Ces jeunes gens « ont eu l’audace d’être libres », face à l’envahissement dans nos consciences, dans nos têtes, dans nos cœurs, de doctrines, d’idéologies délétères, de revendications, contraires à leurs convictions religieuses.
Votre peur du lobby LGBTQ probablement associée à une crainte de perdre vos subventions des collectivités territoriales, vous a rendu INJUSTE.
Une contre-manifestation pro LGBTQ a eu lieu à la Roche-sur-Yon, à laquelle ont participé d’autres de vos élèves, portant le Tee-Shirt de l’ICES ? Pourquoi ne les avez-vous pas convoqués à un Conseil de Discipline, pour participation publique à une manifestation, impliquant la réputation de l’ICES, sur la voie publique ?
D’ailleurs les élèves impliqués dans le chahut anti-LGBTQ, ne portaient pas le tee-shirt de l’ICES, même si certains ont eu tort d’impliquer un mouvement Manif pour Tous, sans son accord ?
Votre peur vous a également rendu LÂCHE.
Vous avez donc dans votre établissement, des étudiants, qui bouillonnent de convictions, quelquefois contradictoires, mais quelle chance, Monsieur le Directeur, vous qui aimez la diversité et la différence, prônées « pro domo » par le mouvement LGBTQ, vous disposiez à domicile d’un laboratoire prometteur « de la culture de demain » ! Vous venez de vous priver, de jeunes de conviction, à qui vous pouviez encore apporter beaucoup, grâce aux vertus évangéliques, aux dons du Saint Esprit que vous invoquez chaque matin dans vos salles de cours, et à votre corps enseignant, qui dit-on est remarquable ! Vos étudiants pro-lgbtq, n’ont plus de contradicteurs ! quelle tristesse !
Votre peur et votre précipitation vous ont rendu IRRESPONSABLE.
Je ne doute pas que vos décisions, hâtives, ont mis le feu de la division dans votre corps professoral, chez vos étudiants, dans leurs familles.
Monsieur le Directeur, en 2018, dans une video de présentation de l’ICES, vous prononcez cette phrase mémorable : « Soyez résistants, soyez rebelles, ne soyez pas des moutons de Panurge”.
Si j’étais le Juge en Correctionnelle, je vous demanderais compte de cette belle injonction, digne de nos grands Vendéens. Car vu le contexte politico-socio-culturel, on vous regarde de toute la France, car depuis 1793, la Vendée est une nation, elle s’est forgée dans le combat pour la vérité, pour Dieu, et pour ses prêtres, condamnés à trahir, ou à finir sur les pontons de Rochefort ! Il n’y a pas eu plus politiquement incorrects que les Vendéens de l’époque, à l’encontre de la dictature jacobine athée, ils ont accepté le martyre, subi le génocide, combattu pour Dieu et le Roi, leur chef naturel, et par la grâce du Puy du Fou, ils sont devenus aujourd’hui une épopée qu’on vient voir chaque année du monde entier.
Ils n’ont pas cédé devant les bleus, ne cédez rien aux rainbow !
Affichez plutôt courageusement l’arc-en-ciel de l’Alliance conclue entre Dieu et les familles sorties de l’Arche après le Déluge !
Tout le monde vous regarde, Monsieur le Directeur, et je viens par cette lettre, vous demander instamment d’accompagner les étudiants incriminés, en tant que Directeur de l’ICES, non pas chargé de les défendre, ni de les accabler, mais comme le Supérieur qui accompagne un étudiant dans l’épreuve, qui a fréquenté son établissement pour y acquérir une bonne formation intellectuelle et spirituelle et qui se retrouve isolé face à la Justice.
N’ayez pas peur d’affirmer vos convictions philosophiques et religieuses, condamnez le péché, et soyez bienveillant à tous : les personnes LGBTQ, vos bons étudiants, vos méchants étudiants, le Juge !
Ne pas y aller, serait vous laver les mains comme Pilate. Et votre honneur en serait beaucoup plus entaché.
Merci de m’avoir lue, ma lettre peut vous sembler pas très bienveillante, mais ma pensée est celle de tous : que l’ICES que j’ai vu inaugurer, continue à vivre dans la vérité et la paix, qu’il forme notre future élite, les chefs dont notre société a besoin, dans tous les domaines.
Et j’en finis de vous, par vous-même :
De Charles Péguy, citation aujourd’hui gravée sur les murs de la salle de conférences de l’ICES :
« Il y a quelque chose de pire que d’avoir une mauvaise pensée. C’est d’avoir une pensée toute faite ».
Que ce soit vraiment votre devise, et celle des vôtres, enseignants, formateurs et étudiants.
Chantal Fain-Dupont