Article rédigé par François Billot de Lochner, le 17 mai 2019
Nous sommes à une dizaine de jours du scrutin des européennes, et la situation semble se préciser. De plus en plus sûrement, le Rassemblement national se hisse en tête de la course, confirmant une capacité à « rassembler », précisément, des électeurs venus d’horizons variés mais qui entendent, à l’image de ce qui se passe ailleurs en Europe, se donner les moyens de faire entendre la voix de la France.
A son arrivée sur le devant de la scène, le profil de Jordan Bardella n’inspirait pas nécessairement un enthousiasme fou. On pouvait craindre que le choix de la jeunesse soit le choix de l’inexpérience ou de l’approximation. Mais force est de constater qu’il a su avec opiniâtreté tracer son chemin, avec cohérence et lisibilité du propos, ce qui contraste évidemment à son avantage en face des atermoiements et reniements de ses compétiteurs.
Nathalie Loiseau est elle aussi sortie de nulle part, ou presque (qui se soucie aujourd’hui du Ministère des Affaires européennes…). Elle a avec application coché toutes les cases pour se rendre insupportable, y compris auprès des militants LREM : embourbement dans les révélations de son passé estudiantin, déclarations au mieux contradictoires, au pire sans odeur et sans saveur. Son absence de charisme est telle que le parti n’a même pas cru bon de la faire figurer sur les affiches officielles, où trône Emmanuel Macron… De ce fait, si l’on veut profiter du scrutin pour exprimer son mécontentement à l’égard de la politique présidentielle, le chemin est tout tracé ! Merci Manu !
A propos de jeunesse, Les Républicains, pour répondre à la candidature Bardella, ont propulsé François-Xavier Bellamy en tête d’affiche. Un profil avenant auquel on aurait presque envie de croire… comme tant d’électeurs de droite par le passé ont eu envie de croire, pour d’autres scrutins, en Jacques Chirac, ou en Nicolas Sarkozy. Un discours séduisant, quelques belles valeurs et formules fortes, et au bout du chemin, l’éternelle trahison de la droite. Une vieille, bien vieille stratégie de charme usée jusqu’à la corde par le RPR, puis l’UMP, puis LR, dont on sait qu’elle ne débouche que sur l’enlisement de notre pays dans l’européisme, le politiquement correct et l’immigration. Les votes constants des Républicains, à Bruxelles et à Strasbourg, en faveur d’une Europe ouverte à tous les vents, sont là pour rappeler à la réalité ceux qui se laisseraient charmer, pareils aux compagnons d’Ulysse, par les sirènes de la philosophie grecque. Pour mémoire, il y a moins d’un mois, les Républicains dans leur totalité moins une voix votaient au Parlement européen une résolution reprenant les dispositions du Pacte de Marrakech, prévoyant de donner tous les droits aux migrants, et tous les devoirs au pays d’accueil.
Les élections européennes n’ont qu’un tour : ne gâchons donc pas ce moment fugitif, cette occasion qui nous est donnée de pouvoir, tout à la fois, rappeler à Emmanuel Macron qu’il incarne une France dont nous ne voulons pas, et consume celle à laquelle nous tenons. Là est le plus important. Pour cela, il importe de discerner, avec finesse, sans se laisser aller commodément à des réflexes sociologiques qui nous font croire à un renouveau de la droite là où il n’existe pas.
François Billot de Lochner
Président de Liberté politique
Porte-parole du Collectif France Audace