Article rédigé par Le Figaro, le 10 mai 2019
Source [Le Figaro] Deux ans après son élection, Macron est obligé d’admettre qu’il a échoué. Angela Merkel a refusé à peu près tout ce que le président demandait au nom de «la souveraineté européenne».
Ses anciens collaborateurs confient que le président Mitterrand n’achevait jamais un échange avec eux, sur n’importe quel sujet, sans une question devenue rituelle: et l’Allemagne dans tout ça? C’est pour ne pas se couper de l’Allemagne qu’en 1983, acculé par une crise monétaire et financière, Mitterrand a mis à la poubelle le socialisme qu’il avait promis pendant sa campagne de 1981. C’est pour «clouer la main de l’Allemagne sur la table de l’euro», (il craignait que l’Allemagne réunifiée ne s’éloignât vers l’Est) qu’il a signé le traité de Maastricht et abandonné la souveraineté monétaire de la France.
On peut estimer que Macron fut d’abord le meilleur élève de Mitterrand. Toute sa campagne présidentielle reposait sur la séduction de l’Allemagne. Toutes ces réformes étaient des (pâles) imitations des réformes mises en œuvre par Gerard Schröder au début des années 2000.