Article rédigé par François Billot de Lochner, le 11 janvier 2019
Jusqu’à ces derniers jours, qui voulait encore l’abrogation de la loi Taubira ? Qui se battait encore pour l’abrogation de cette funeste loi ? Qui osait ne serait-ce qu’évoquer cette loi dramatique de 2013 ? Depuis 2015, une sorte de consensus général semblait s’être instaurée pour considérer que la funeste loi était définitivement acquise.
Ledit consensus reposait sur des formulations que l’on connaît depuis un demi-siècle, et qui nous ont menés là où nous en sommes aujourd’hui : on ne peut revenir sur une loi votée démocratiquement ; le sujet est maintenant derrière nous ; il faut savoir passer à autre chose ; des combats plus importants sont à mener ; finalement, cette loi n’est pas dramatique ; cela permet de donner satisfaction à quelques-uns sans que cela gêne grand-monde, etc.
Un tel positionnement est pour le moins dramatique, et permet d’expliquer précisément la succession des lois délétères qui s’accumulent au fil des temps, et qui semblent désormais gravées dans le marbre. En voici quelques tristes exemples : la loi Veil une fois votée, le combat contre l’avortement a été abandonné par l’immense majorité de ceux qui l’ont combattue ; les accords Lang-Cloupet, concernant l’enseignement catholique sous contrat qui n’est plus que l’ombre de l’enseignement libre, ont neutralisé la plus grande partie de ceux qui s’étaient battus pour une liberté réelle dans l’enseignement catholique.
Concernant la loi Taubira, nous sommes précisément dans un cas de figure semblable. Les résistants de 2013 se sont pour une bonne partie d’entre eux étiolés, considérant désormais qu’il fallait se consacrer au combat contre la PMA et la GPA, oubliant que la mère de ces deux combats est à l’évidence la loi Taubira. Position dramatique qui consiste à traiter des conséquences sans traiter la cause.
Le Collectif On Ne Lâche Rien, que nous avons créé en 2016 avec Versailles Famille Avenir, n’a qu’un seul objectif : combattre avec la dernière énergie la loi Taubira, mère de toutes les dérives. D’où notre contribution à la consultation ouverte par le Conseil économique et social. Vous avez massivement soutenu notre action en votant en grand nombre pour cette contribution. Grâce à votre mobilisation, la victoire est totale :
• Notre contribution est arrivée en tête des 9000 contributions de la consultation, et devance très largement celle qui est en deuxième position.
• Les mondes politique et médiatique se sont saisis de notre succès pour le commenter en abondance : l’exécutif s’est positionné sur le sujet, un très grand nombre de médias nous ont interrogés et ont multiplié les articles ou reportages sur notre collectif et sur l’abrogation de la loi Taubira.
• De nombreux opposants de 2013 à la loi mortifère nous ont envoyé des messages de soutien enthousiastes, pour nous pousser à continuer à prolonger ce combat fondamental.
À l’évidence, le Collectif On Ne Lâche Rien est désormais le fer de lance de la lutte pour l’abrogation de cette loi. Les associations qui ont résisté en 2013 ne nous ont pas soutenus dans notre opération récente, et, pour certaines d’entre elles, s’y sont franchement opposées. Nous prenons acte de cet état de fait, en souhaitant cependant que la transparence des positions respectives soit totale : chacun doit s’exprimer avec une clarté absolue sur le fait qu’il souhaite ou non l’abrogation de la funeste loi.
De notre côté, et dans la lignée de ce que nous demande saint Paul (que votre oui soit oui, que votre non), nous affichons en toute clarté notre position définitive : nous nous battrons le temps qu’il faudra et avec l’ardeur qu’il faudra pour que la loi Taubira soit abrogée, et nous serons très heureux d’ajouter à notre collectif toutes les associations ou structures qui auront une position aussi tranchée que la nôtre sur le sujet. Nous ne serons jamais complices du « changement de civilisation » organisé par Taubira.
Quoi qu’il en soit, nous pouvons nous féliciter de ce que le vote du CESE ait pu redonner toute son actualité au combat contre la loi Taubira. Il permet au pouvoir en place de mesurer la conjonction des mécontentements qui se fait chaque jour plus intense contre lui, rendant sa position toujours plus fragile. A l’aube du printemps qu’on nous annonce, avec la mise au vote des lois de bioéthique et de la PMA, le pouvoir doit comprendre que notre détermination et notre capacité de mobilisation sont puissantes.
François Billot de Lochner
Président de la Fondation de Service politique,
de Liberté politique et de France audace