Article rédigé par Boulevard Voltaire, le 14 novembre 2018
Source [Boulevard Voltaire] Kate McKenna analyse les résultats des élections américaines au micro de Boulevard Voltaire : « Les Démocrates communautaristes n’ont rien à proposer et les médias n’ont rien appris depuis 2016 ! »
Au-delà des effets d’annonce, qui a vraiment gagné les élections ?
C’est une victoire politique très nette pour le président Trump et les républicains. Ils ont gardé le contrôle du Sénat. Dans l’histoire américaine, seuls quatre présidents en exercice ont réussi à garder le Sénat avant lui. Trump a fait encore plus fort. Il a augmenté son avance en prenant quatre sièges aux démocrates. Aucun expert n’avait anticipé une telle progression.
À la Chambre des représentants, il n’y a pas eu de vague démocrate, mais une simple « vaguelette ». La perte de la Chambre est systématique pour un président en exercice. Depuis plus de cent ans, seuls trois présidents avaient réussi à gagner les deux chambres aux élections intermédiaires.
Par ailleurs, pour Trump, c’est une victoire personnelle incontestable. C’est une victoire dans son camp, puisqu’il a montré aux républicains qu’ils pouvaient gagner avec lui, et pas seulement la présidentielle. Les candidats qu’il a soutenus sur le terrain ont presque tous gagné. Sa légitimité au sein du parti est désormais incontestable. Il sera le candidat naturel en 2020.
Même avec une Chambre des représentants qui passe démocrate, Trump sera-t-il empêché de gouverner comme il l’entend ?
Le Sénat est la chambre la plus puissante du Congrès. Donc, en remportant une victoire écrasante au Sénat, il peut poursuivre plus facilement sa politique étrangère et nommer les juges, notamment à la Cour suprême qui – ne l’oublions pas – a un pouvoir très important aux États-Unis. C’est la Cour suprême qui tranche sur les questions de constitutionnalité, de l’avortement, du mariage homosexuel, de la réglementation sur l’immigration et du pouvoir des États fédérés.
Certes, Trump et son administration seront gênés par les démocrates à la Chambre des représentants, mais un blocage systématique des initiatives du président par les démocrates les décrédibiliserait pour les prochaines élections présidentielles. Les démocrates ne proposent pas, ils ne font que s’opposer à Trump.
Est-ce que ces résultats permettent de faire des pronostics pour la prochaine élection présidentielle ?
Objectivement, c’est une situation idéale pour aborder les présidentielles. Le président Trump est le candidat incontestable chez les républicains. Il va pouvoir montrer le vrai visage des démocrates, qui ont désormais la majorité à la Chambre des représentants. Ce sont des extrémistes qui s’opposent, qui montent les communautés les unes contre les autres, parlent de discriminations et de racisme, ce qui est leur fonds de commerce. Mais ils n’ont rien à proposer pour l’unité, la prospérité et le rayonnement du pays.
En outre, aucun opposant démocrate évident n’est apparu à l’issue de cette campagne. Le seul pressenti a été battu au Texas. Et les démocrates sont divisés entre, d’un côté, les démocrates traditionnels, les socio-démocrates, attachés aux libertés individuelles, et, de l’autre, les démocrates gauchistes communautaristes qui penchent vers le socialisme et dont le chef de file est Bernie Sanders, une sorte de Pierre Bourdieu américain. Pour nous, c’est donc une situation idéale.
La presse internationale a été unanime en parlant de lourde défaite pour Donald Trump. Comment expliquez-vous cela ?
Je crois que les médias n’ont jamais appris depuis 2016 sur le charisme, le caractère de Trump et la façon avec laquelle il est capable de bien gérer le pays. Ils oublient et ignorent les super choses qu’il fait, en particulier en économie. Il a créé quatre millions d’emplois, dont 250.000 le mois dernier.
Les médias restent dans leur microcosme, avec leurs idées, sans vraiment regarder ce qu’il se passe réellement sur le terrain aux États-Unis.