Article rédigé par Valeurs actuelles, le 12 octobre 2018
Source [Valeurs actuelles] Condamnée à mort pour blasphème depuis 2009, la pakistanaise chrétienne Asia Bibi a vu son cas examiné lundi 8 octobre par la Cour suprême du Pakistan. Le point avec Marc Fromager, directeur français de l’Aide à l’Eglise en détresse (AED), association qui avait été à l’origine de la pétition remise en 2010 au ministère français des affaires étrangères.
Condamnée à mort pour blasphème depuis 2009, la pakistanaise chrétienne Asia Bibi a vu son cas examiné lundi 8 octobre par la Cour suprême du Pakistan. Officiellement, le jugement aurait été différé. Mais à la sortie de l’audience, le magistrat a demandé aux médias du pays de ne faire aucun commentaire sur cette affaire devenue explosive. Le 2 mars 2011, le ministre catholique des minorités religieuses Shahbaz Bhatti avait même été assassiné après avoir apporté son soutien à cette jeune mère de famille. Depuis, le gouvernement se sait surveillé par les islamistes du pays. Le point avec Marc Fromager, directeur français de l’Aide à l’Eglise en détresse (AED), association qui avait été à l’origine de la pétition remise en 2010 au ministère français des affaires étrangères.
Valeurs actuelles. Asia Bibi est à nouveau suspendu à un jugement qui pourrait être létal… Cela fait des années que ça dure. Où en est-elle ?
Marc Fromager. Cela fait neuf ans qu’Asia Bibi vit avec la menace permanente d’une exécution, qu’elle soit judiciaire ou extra-judiciaire. On a de bonne raisons de penser qu’un dernier et sans doute définitif jugement a été rendu ce lundi mais pour le moment tenu secret. Deux options: soit elle est libérée et en train d’être exfiltrée hors du Pakistan, soit elle va être pendue très rapidement. A ce stade, nous estimons et surtout espérons que ce délai annonce plutôt une bonne nouvelle.
Certains affirment que la première femme de son mari, chrétienne donc, est à l’origine de la plainte qui la menace aujourd’hui de mort… Qu’en est-il exactement ?
Nous n’avons pas d’informations sur ce sujet mais quoiqu’il en soit de l’origine de la condamnation, le fait est qu’elle a été maintenue en détention avec cette épée de Damoclès sur la tête en vertu de la loi anti-blasphème. Pendant ces neuf années, il aurait suffi qu’elle se convertisse à l’islam pour être instantanément libérée. En ce sens, on peut parler de martyre puisqu'elle paie un prix très élevé pour sa fidélité au Christ.
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