Article rédigé par Sputnik France, le 24 septembre 2018
Source [Sputnik France] Le sommet de Salzbourg des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne pourrait bien avoir été celui du début de la désintégration de cette institution.
Incapable d'aboutir à un accord, ne serait-ce que de façade, sur la question des migrants, participants à ce sommet se sont montrés profondément divisés sur la question du BREXIT, qui constituait l'autre sujet important. Cette division, dont Emmanuel Macron, est largement responsable, tourne autour de la question de faire « payer » à la Grande-Bretagne son vote de 2016. Cette volonté de « punir » un pays parce qu'il entend, démocratiquement, quitter l'UE est particulièrement révélatrice de l'état de décomposition de cette dernière, et de sa transformation en une institution de répression des volontés démocratiquement exprimées par les peuples dans chacune des nations la composant.
Le sommet de Salzbourg devait traiter de deux sujets dont l'importance n'échappera à personne: la politique migratoire et la question de la sortie de la Grande-Bretagne de l'UE. Sur le premier sujet, les conflits ont été immédiatement évidents (1). Non seulement était en cause la politique migratoire de l'Union européenne, mais aussi le projet de cette dernière de renforcer FRONTEX, la police dépendant de Bruxelles. Sur ce sujet aussi, l'échec a été complet. On sait que la Commission européenne avait le projet de renforcer l'agence de garde-frontières européens FRONTEX, et d'en porter ses effectifs à 10 000 agents en 2020. Le chancelier autrichien, M. Sébastian Kurz, avait commencé la réunion en évoquant les réserves de la Hongrie, de la Grèce, de l'Italie ou de l'Espagne à l'égard de ce projet. Il est intéressant de constater que, parmi les opposants, on trouve deux gouvernement dits « de gauche » (Espagne et Grèce), un gouvernement conservateur (Hongrie) et un gouvernement issu d'une alliance de forces que l'on aime à qualifier de « populistes ».
De fait, les lignes de clivage sont multiples au sein de l'UE. Elles ne concernent pas seulement ceux que l'on voudrait présenter comme des pays « généreux » pour les migrants (essentiellement l'Allemagne et la France) et des pays que l'on aime à présenter comme « frileux ». C'est toute la politique migratoire qui divise l'Union, non seulement quant à ses orientations que quant à son financement. L'échec à donc été total sur ce point. Cela veut dire que les pays en cause, et qui sont aujourd'hui en première ligne face au flot migratoire (Espagne, Grèce, Italie), n'auront pas d'autre solution que leurs propres politiques nationales. Sur la question migratoire, il est désormais clair que l'UE ne sert plus à rien.
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