Article rédigé par L'Incorrect, le 29 juin 2018
Le 24 juin, Erdogan a été réélu triomphalement en Turquie. Le pays musulman "moderne" si longtemps cité en exemple qu'il pouvait même prétendre à intégrer l'Union européenne prend un chemin bien différent.
La nuit ne finissait pas, elle ne finissait plus. Il a gagné. Il a écrasé ses adversaires. C’est la démocratie mon vieux ! Partout dans le monde les Turcs ont inondé les rues, le vote du 24 juin avait permis la réélection de leur cher Erdogan. La Turquie fut donnée comme exemple, maintes fois, les pays musulmans pouvaient très certainement adopter une architecture semblable à celle produite en Europe, ils pouvaient se moderniser, ils allaient le faire.
Le fondateur de l’État turc moderne, Mustafa Kemal, essaya de se débarrasser des boulets islamiques. Il acta l’abolition du Sultanat et du Califat, l’Anatolie allait suivre un chemin pétri de sécularisme et modernité. L’État westphalien arrivait finalement au Moyen-Orient, les trois siècles de retard s’effaceraient doucement, la Sublime Porte s’ouvrait au nouveau monde. Son succès fut admirable, l’adoption de l’alphabet latin structura la nouvelle identité. Atatürk disait que l’Islam était la religion des Arabes et que la grandeur de la nation turque n’est pas liée à cette religion. L’islamisme – principalement sa version sunnite – est un mondialisme. Erdogan détricote à chaque moment, à chaque seconde, l’édifice bâti par son rival laïciste, pour lui l’Islam n’est pas la religion du désert, elle est la parole de Dieu et accessoirement le levier nécessaire pour établir son état comme la puissance clef de la région – voire de l’Europe balkanique.
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