Article rédigé par Salon Beige, le 26 février 2018
source[Salon Beige]Mathilde Edey Gamassou - Jeanne d'Arc : nous sommes devant le contraire du multiculturalisme.
Mathieu Bock-Côté déclare au Figarovox :
"[...] Cela dit, l'affaire est devant nous et doit être pensée. Elle nous rappelle une chose: le politiquement correct en pousse certains vers le politiquement abject. Plus la société semble aseptisée, plus ceux qui veulent en contredire les dogmes le font de manière brutale. Cela crée un climat de paranoïa idéologique. L'idéologie multiculturaliste hystérise la société et pousse chacun dans une lutte contre tous.
[...] Aux États-Unis comme en France, depuis une trentaine d'années, une certaine gauche a racialisé les rapports sociaux, en croyant ainsi libérer les minorités et révéler le «privilège blanc» masqué par la nationalité. On voit le résultat: la racialisation des appartenances pousse à un resurgissement du racisme.
Les détracteurs de cette jeune fille dénoncent une dérive multiculturaliste, ce qui est le thème d'un de vos ouvrages. Font-ils un contre sens?
Le propre de la nation, c'est justement de transcender les appartenances raciales. C'est lorsqu'elle se défait qu'elles resurgissent, à la manière d'une régression vers les identités primitives. Il est surprenant qu'il faille rappeler que ce n'est pas dissoudre la France que de célébrer son génie assimilateur. Avec l'histoire de cette jeune Jeanne métissée, nous sommes devant le contraire du multiculturalisme, qui déconstruit la nation et confine au repli de chacun dans son identité d'origine. Il ne s'agit pas ici de demander à Morgan Freeman de jouer le rôle du général de Gaulle dans un film historique ou de demander à Jean Dujardin de jouer celui de Martin Luther King, comme nous y invite le politiquement correct! Nous sommes sur un tout autre registre. Nous sommes devant une jeune femme qui rappelle que les symboles les plus forts de l'identité française peuvent justement être portés par ceux qu'on ne présente pas comme des «Français de souche». Il serait tragique, d'ailleurs, que ces derniers soient les seuls à avoir accès à ce mythe, à pouvoir y participer. [...]
Qu'on me pardonne cette formule peut-être un peu exagérée: c'est aujourd'hui, et plus que jamais, qu'il faut dire «nos ancêtres, les Gaulois». S'intégrer à un pays, c'est apprendre à dire «nous» avec lui, c'est s'approprier son histoire et la faire sienne. Si on rejette ceux qui s'assimilent de la plus belle manière, on brise un pacte essentiel. [...]"
Les gauchistes et autres antiracistes portent une grande responsabilité dans la polémique actuelle, car ils ont contribué à racialiser les relations. Et les voir défendre une jeune catholique aimant la France de Jeanne d'Arc, de surcroît engagée aux Scouts d'Europe, est un plaisir de fin gourmet.
Néanmoins, le défi de ceux qui luttent contre le "génocide des blancs", c'est de proposer contre le grand remplacement une solution réaliste, constructive et rassurante. L'immigration ne pose pas de problème lorsque nous avons affaire à des personnes qui s'intègrent, à des catholiques qui adhèrent pleinement à l'héritage socio-culturel français. Pour le dire clairement : Mathilde est des nôtres.
Ceux qui ont attaqué cette fille se trompent de combat : ils ne combattent pas le politiquement correct, ils le justifient. Nous aurons d'autant plus de légitimité à critiquer Black M au centenaire de Verdun ou Mennel l'islamiste doucereuse : c'est au nom de valeurs positives que nous avons dénoncé ces individus. Pour une fois, le "symbole de la diversité" choisi n'est ni un "wesh", ni un "nique la France", ni une voilée islamiste mais une jeune fille saine, cheftaine de patrouille Guide d'Europe, fière de sa foi catholique. Ne serait-ce que stratégiquement, il faut être stupide pour la dénoncer. Car ce n'est pas ainsi que nous parviendrons à ouvrir les yeux des Français sur le grand remplacement.