Article rédigé par Charles Demassieux, le 29 janvier 2018
source[Boulevard Voltaire]Dans une commune du département du Nord (La Sentinelle), un « petit quelque chose » a été retiré de l’église à l’issue de sa récente restauration…
Dans la Rome antique, il existait une peine qui frappait post-mortem « les coupables convaincus de crime contre l’État [et consistant] dans la suppression du souvenir du défunt » 1, la damnatio memoriae – damnation de la mémoire –, entraînant notamment la destruction des représentations de l’anathémisé ou l’effacement de son nom.
Rome n’est plus, mais la damnatio memoriae semble ressusciter aujourd’hui pour accabler un corps bien vivant, à savoir le catholicisme, victime d’une véritable cabale.
Ainsi, dans une commune du département du Nord (La Sentinelle), un « petit quelque chose » a été retiré de l’église à l’issue de sa récente restauration : « Les travaux de restauration du lieu de culte, classé au patrimoine de l’UNESCO, ont débuté en 2014 et se sont achevés ce 22 janvier. Toutefois, un élément manque : la croix, remplacée par un paratonnerre » (Valeurs actuelles).
Cette aberration a provoqué l’ire, bien compréhensible, d’un conseiller municipal, Daniel Brulant, ancien négociateur technico-commercial, passionné d’histoire et non baptisé, démontrant par ce dernier point que le christianisme va bien au-delà de la foi et constitue une authentique civilisation.
À cela, l’architecte en charge de la restauration, Francois Bisman, a répondu d’une manière peu orthodoxe : « Effectivement, partant des photos d’après la Première Guerre mondiale, j’ai opté pour un plus grand paratonnerre et une disparition d’une croix qui, de mon point de vue, n’ajoutait rien à l’ensemble » (Valeurs actuelles).
Seulement voilà : l’église Sainte-Barbe – sainte patronne des mineurs – est toujours consacrée. Quand bien même ce ne serait pas le cas, aucun restaurateur n’a jamais proposé, par exemple, d’ôter le moindre élément de l’arc de triomphe d’Orange, « dédié à la gloire des vétérans de la IIe légion gallique, fondateurs de la colonie romaine d’Orange, puis à Tibère », comme le précise l’office de tourisme de la ville.Dans cette ténébreuse affaire, et quitte à être frappé d’excommunication pour complotisme, on ne peut donc s’empêcher de penser à une initiative idéologique visant à renvoyer les chrétiens – et particulièrement les catholiques – de France dans les catacombes, du temps où il ne faisait pas bon embrasser la croix.
Cerise sur le gâteau indigeste, Jean Ménétrier, Fils de la charité et curé modérateur de la paroisse Saint-Vincent-de-Paul, a déclaré : « La croix, le coq, ce n’est pas le plus important ; l’essentiel est d’être à l’écoute de ce qui fait la vie des familles de La Sentinelle, et de se laisser surprendre par la Parole qui résonne dans leurs souhaits, leurs espérances, leurs peines ou leurs joies ! […] Je ne souhaite pas rentrer dans une polémique, le rôle des chrétiens est de mettre un peu d’humour dans la morosité » (Lille Actu).
C’est vrai qu’il y a de quoi rire, mais jaune. Quant à l’espérance des chrétiens, elle ne s’appuie pas encore sur un coq !