Article rédigé par France 2, le 23 janvier 2018
source[France 2]Un Français originaire de Lunel, dans le Gard, parti en Syrie, est aujourd’hui aux mains des forces kurdes. Il a fréquenté deux des kamikazes du Bataclan, affirme ne pas être un combattant et ne pas pouvoir dire tout ce qu’il sait… Extrait du magazine "19h le dimanche" du 21 janvier.
Yassine est un Français originaire de Lunel, dans le Gard, parti en Syrie rejoindre son frère, jihadiste de l’organisation Etat islamique. Des photos le montrent armé, posant à côté de son frère, également les armes à la main. Il expose même ses blessures sur les réseaux sociaux, l’index dressé vers le ciel, un geste très prisé dans les rangs de Daech. Une posture très éloignée de l’image qu’il cherche aujourd’hui à donner, maintenant qu’il est aux mains des forces kurdes.
Le Français a appartenu à la katiba (unité de combattants) d’Abou Souleiman, lui aussi originaire de Lunel. Celui qui est surnommé "Abdel le légionnaire" est soupçonné d’être l’un des cerveaux des attaques terroristes de novembre 2015. A-t-il connu des gens du 13-Novembre ? "Euh, le 13-novembre, c’est quoi ? demande-il au journaliste du magazine '19h le dimanche’. Le Bataclan ? Oui, oui, je les ai connus, je les ai vus." Il parle de deux des kamikazes de l’attaque de la salle de spectacles à qui il a trouvé une maison.
"Pour les Irakiens, la France, c’est le jackpot"
"Qu’ils allaient faire une opération ? Ça, c’est assez secret, ils ne vont pas le dire. Je les voyais le matin à la prière, quand ils faisaient leur sport… Ils m’invitaient à manger et je les invitais au restaurant, entre hommes… pas plus", affirme-t-il sous la garde d’un Français engagé volontaire dans les forces kurdes. Le jihadiste dit être "tombé de haut" quand il a su ce qu’ils avaient fait et s’être dit que pour lui, "la France, c’est croix rouge". Après l’attaque, il rapporte que tout le monde s’est réjouit, Français compris : "Ils ont travaillé et réussi une opération, fait des vidéos disant qu’ils allaient tuer et ils sont arrivés là-bas. L’opération militaire est une opération réussie."
"C’est normal qu’il y ait beaucoup d’opérations en France, poursuit-il. Pour les Irakiens, la France, c’est le jackpot. Dès qu’une opération se passait, ils n’en pouvaient plus. La France commence à devenir la tête de Turc parce qu’elle montre qu’elle a peur. En montrant sa fermeté, on voit qu’elle a peur. Elle ne montre pas qu’elle maîtrise." Pense-t-il qu’il y aura d’autres opérations en France ? "Ce que tout le monde sait, c’est qu’il y a beaucoup de cellules dormantes là-bas. C’est sûr, les gens discutent. J’ai connu des gens haut placés qui venaient à la maison. Je ne peux pas tout vous dire. C’est confidentiel. Après, je tiens à dire que je n’ai pas été un combattant."