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«Sale secret » de l’évacuation des derniers combattants de Raqqa
«Sale secret » de l’évacuation des derniers combattants de Raqqa
Article rédigé par
BBC, le
16 novembre 2017
source[BBC]Le scoop de la BBC sur Raqa
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«Raqqa’s dirty secret » : le « sale secret » de l’évacuation des derniers combattants de l’Etat islamique de Raqqa, le 12 octobre, vient d’être révélé dans ce reportage saisissant de la BBC diffusé le 13 novembre. A vrai dire, cette exfiltration avec armes et bagages des derniers djihadistes de l’EI retranchés à Raqqa, le fief de l’Etat islamique en Syrie, était déjà connue. Mais ce sont les conditions du marché conclu entre les Forces démocratiques syriennes (FDS) et les djihadistes après quatre mois de combats qui sont mises à nu. La BBC révèle notamment que plusieurs chefs de l’EI ont bénéficié de cet arrangement qui a permis à quelque 4000 personnes de se soustraire à la captivité au terme d’un voyage en convoi d’une cinquantaine de camions et d’une douzaine d’autocars qui ont traversé le désert pour gagner la frontière séparant la Syrie de l’Irak. Une telle caravane s’étalant sur plusieurs kilomètres pendant trois jours ne pouvait évidemment pas passer inaperçue de la coalition internationale. Au témoignage d’un chauffeur, ces combattants évacués portaient non seulement leurs armes mais des ceintures explosives…et ils avaient piégé les véhicules au cas où… Ce chauffeur de car révèle aussi qu’un « très grand nombre d’étrangers » figuraient parmi ces combattants parmi lesquels les Français étaient les plus nombreux. Si les djihadistes ainsi évacués ont en majorité gagné le nouveau chaudron des dernières zones contrôlées par l’EI à la frontière syro-irakienne, des passeurs témoignent que des dizaines d’entre eux ont réussi à franchir la frontière turque souvent avec leurs familles. Pourquoi les Forces démocratiques syriennes (FDS) et la coalition internationale ont-elles consenti à passer un tel accord avec les combattants de l’EI ? Certainement pour épargner des vies alors que la conquête du centre de Raqqa s’annonçait particulièrement sanglante, mais sans doute aussi pour que l’Etat islamique livre aux FDS sans les détruire les deux plus importants champs pétroliers de Syrie, chose faite trois jours après l’évacuation de la ville. Quoi qu’il en soit, cet arrangement entre ennemis renforce la menace terroriste qui pèse sur l’Europe et sur la France en particulier.
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