Le communisme 1917-2017
Article rédigé par Bernard Antony, le 09 novembre 2017 Le communisme 1917-2017

Bernard Antony sauve l’honneur de la mémoire.

(source : la Nef).

Preuve de l’asservissement des esprits autant que de la victoire culturelle de l’idéologie marxiste : notre époque, si encline aux commémorations et aux repentances, n’a pas saisi le centenaire du joug communiste aux cent millions de victimes pour instruire le procès de l’« intrinsèquement pervers » qui est aussi l’horizon sans doute indépassable de l’esclavagisme moderne. Bernard Antony sauve l’honneur de la mémoire.

Dans le temps, tout commence en octobre 1917 à Petrograd. Lénine s’inspire de la terreur jacobine de Robespierre pour instaurer la dictature du prolétariat. De fait, la Tchéka est opérationnelle dès le début car la torture et les exécutions sont consubstantielles à l’utopie de ce messianisme sécularisé. La Loubianka s’en tiendra strictement aux ordres de Lénine : « Mieux vaut arrêter une centaine d’innocents que de laisser en liberté un seul ennemi du régime. » Bernard Antony relève que Jean Ferrat fut moins ému par le sort tragique des marins de Cronstadt que par celui des marins du cuirassé Potemkine. Car cette histoire du communisme est aussi celle de la connivence et de la complicité des bonnes consciences occidentales, à l’instar de Giscard qualifiant le négateur de la personne humaine, Mao Zedong, de « phare de la pensée universelle ». L’archipel du Goulag s’étend et se complexifie. Dans l’espace, le Baal Moloch est insatiable, loin de s’en tenir à la partition du monde décidée à Yalta, où plastronne cyniquement le même Staline qui signa le pacte de non-agression avec Hitler. Par l’action du kominform, les partis communistes sont sous obédience stricte de Moscou. S’étend alors l’inexorable progression.

Bernard Antony, passant en revue les différentes régions du monde, rend hommage aux martyrs et aux illustres résistants de l’Église : Wyszynski, Mindszenty, Stepinac et tant d’autres, cependant que le concile Vatican II, si attentif aux signes des temps, ne retint pas le phénomène majeur qui court et couvre le siècle. Sans doute est-ce au Cambodge que l’on trouve l’aboutissement logique de l’idéologie en question : le génocide.

Abbé Christian Gouyaud

 

Sources : La Nef n°297 Novembre 2017 (www.lanef.net).