Article rédigé par Jean-Frédéric Poisson, le 13 juin 2017
Nettement devancé par l'ex-sarkozyste puis ex-juppéiste puis ex-filloniste et désormais macroniste Aurore Bergé (LREM), elle-même soutenue par Alain Juppé, Jean-Frédéric Poisson a fait la déclaration suivante suite à sa mise en ballotage avec un score difficile à remonter (19% contre 46%) :
"C'est une gifle pour nous, très clairement. Je salue la victoire de ma concurrente pour le premier tour. Je souhaite, à ce stade, vous répéter que pour nous, pour moi, c'est une baffe comme on en prend rarement en politique.
Il est, d'une certaine manière, incompréhensible, dans ce contexte qu'après tant d'heures données au service de ce territoire, des habitants et des communes, tout le travail qui a été fourni ne soit pas reconnu dans les urnes comme, peut-être, il pourrait l'être. On entre pas en politique pour recevoir des gratifications ou de la gratitude. Mais à la fin du compte, même si on est pas forcément entré en politique pour cela, je reconnais qu'il y a une forme de violence dans le résultat de ce soir que je subis avec ma suppléante Pascale Gautheret, et dont nous tirons un certain nombre de conséquences.
Je remercie toutes celles et ceux qui nous ont fait confiance jusqu'ici. Je veux leur dire ceci :
Nous sommes en face d'une forme de 18 brumaire démocratique, il est en train de se préparer à l'Assemblée Nationale une domination sans précédent d'une formation politique dont le projet est flou, dirigé par un Président de la République qui dévoile peu à peu ses intentions, qui muselle la presse, qui s’apprête à démanteler le Code du travail, qui, effectivement, installe petit à petit un matraquage fiscal comme jamais nous n'en avons connu et en définitive, c'est ce projet que les Français choisissent aujourd’hui.
La question qui est posée pour dimanche prochain est très simple : est-ce que nous voulons vraiment entrer dans une France dans laquelle il y aurait un exécutif à peu prêt tout puissant avec un Parlement qui serait aux ordre et une opposition que serait finalement réduite aux acquêts.
Est-ce que c'est cela que nous voulons ? Est-ce que nous voulons vraiment être dans une France qui ne sera plus gouvernée que par le marketing, la communication et un certain nombre d'effet de manche.
Est-ce que vous voulez, ici, dans cette circonscription, avoir comme député quelqu'un qui ne connaît pas le territoire, qui ne s'y intéresse finalement pas plus que ça, puisque, le message qui est passé par Mme Bergé et par son suppléant c'est que Mme Bergé entrera au gouvernement et que M. Schmidt deviendra député. Est-ce que c'est ça que vous voulez ?
Si c'est ça que vous voulez, sans hésitation, votez pour madame Bergé dimanche prochain.
Si ce n'est pas ce que vous voulez, et si effectivement vous voulez que les artisans soient défendus, que le matraquage fiscal que prépare le Président de la République soit contraint et contredit.Si effectivement vous voulez que l'Union européenne ne signe pas ce traité délétère pour notre pays, le TAFTA. Si vous ne voulez pas que tout cela entre en vigueur, si vous voulez que le modèle social français soit protégé, que nos retraites, que notre sécurité sociale, tout ce qui fait notre modèle social, si vous voulez, effectivement, que tout cela soit protégé, alors, votez pour ma candidature et pour celle de Pascale Gautheret, nous vous défendrons très simplement, comme je l'ai fait, en tout cas. Voilà le choix qui vous est proposé.
Alors je sais bien, j'ai entendu tout à l'heure Mme Bergé avec ses amabilités habituelles. Moi, je ne dénigre aucun électeur, je ne diabolise personne, j'ai des désaccords de fond. J'ai dit pourquoi je suis en désaccord avec les uns et les autres : je l'ai exprimé par oral et par écrit : tout cela est clair, c'est de cette clarté que les Français ont besoin. Et si effectivement, les Français font le choix de la clarté, si les Français font le choix de la protection des plus fragiles plutôt que de la société des forts, le choix de la protection des territoires plutôt que la société de paris, des petites entreprises plutôt que celle des grosses, de la protection de l'artisanat et de l'investissement plutôt que de la société des banquiers, alors je vous le dit : le projet qui est porté par E. Macron et par Mme Bergé, celui là affaiblira nos territoires, il affaiblira nos entreprises, il affaiblira tous les contribuables que nous sommes, les retraités, les fonctionnaires, les demandeurs d'emploi, tout ceux qui devront payer davantage d'impôts, c'est cela qu nous attend.
La question est de savoir si c'est ce que vous voulez ou pas, un point c'est tout. Le choix de dimanche prochain est très simple : quelle France voulons nous, quel territoire voulons nous ?
Moi je veux une France qui protège les faibles, je veux une France qui soit attentive aux plus fragiles, je veux une France qui traite et accompagne ses tissus locaux, je veux une France dans laquelle l'initiative locale sera reconnue et une France dans laquelle les députés s'occupent de leur territoire parce qu'ils y vivent, et parce qu'ils en sont passionnés, parce qu'ils y sont enracinés.
Pas une France dans laquelle les députés passent, comme ça, par dessus, et au fond finissent par faire autre chose parce que ça ne les intéresse pas.
Voilà la France que je veux. Voilà ce que je vous demande de soutenir le 18 juin prochain et voilà pourquoi nous serons candidats avec détermination et énormément de courage et dès demain matin, de très bonne heure, pour gagner ce deuxième tour, dimanche prochain.
Combattu, toujours ; battu, parfois ; abattu, jamais."
François Le Hot, le candidat FN ayant obtenu 7,9%, a indiqué qu'il appelait à voter contre Aurore Bergé.
Source : Salon Beige