Article rédigé par François Billot de Lochner, le 21 avril 2017
Lorsque nous avons commencé à travailler, en 2014, sur l'élection présidentielle de 2017, nous avons consulté plusieurs milliers de nos sympathisants, et avons élaboré avec leur concours et celui de nombreux experts vingt mesures essentielles de redressement. Celles-ci ont été consignées dans un Manifeste, que nous avons envoyé à tous les candidats en leur demandant d'en intégrer le plus grand nombre dans leur programme. Parallèlement à cela, nous les avons fait sonder par l'IFOP, pour avoir la confirmation que ces mesures étaient exigées par les Français. À la veille du premier tour, quelles conclusions en tirer ?
Nous savons que les candidats ont l'oeil rivé sur les sondages. Il semble que certaines de nos mesures, confortées par le nôtre, aient fait évoluer certaines positions. À titre d'exemple, notre mesure sur la lutte contre l'islamisation de la France, plébiscitée par 88 % des Français, a été reprise avec une vigueur inattendue par François Fillon après la publication du sondage. Concernant notre mesure relative au « chèque éducation », voulue par 77 % des Français, Marine Le Pen, de son côté, a finalement déclaré ne pas s'opposer aux écoles hors contrat.
Cela dit, alors que le sondage IFOP révèle de façon éclatante que les Français, à une très large majorité, sont en plein accord avec nos mesures, les programmes apparaissent insuffisants pour redresser la France. La notation que nous avons élaborée le montre à l'envi. De façon synthétique, Marine Le Pen présente un bon programme politique, un programme économique et social plus contestable et un programme moral et culturel médiocre. De son côté, François Fillon défend un programme économique et social acceptable, mais un programme politique moyen et un programme moral et culturel très contestable. Du côté de Mélenchon et de Macron, les programmes sont pour le moins calamiteux, si l'on peut parler de programme pour Macron…
Dans de telles conditions programmatiques apparaît compréhensible le grand désarroi actuel des électeurs qui veulent voter en toute connaissance et en toute conscience, tant le paysage politique est brouillé, fluctuant, inconsistant, contradictoire, voire mensonger. Puisse le pessimisme logique de tant de Français ne pas se transformer en franche désespérance, ce qui serait le cas si le prochain quinquennat ne permettait pas de mettre en œuvre le redressement qu’ils souhaitent ardemment.
François Billot de Lochner,
président de la Fondation de Service politique,
de Liberté politique et de France Audace.