Article rédigé par Christian Vanneste, le 27 septembre 2016
[Source : Nouvelles de France]
La grande nouvelle du jour pour les chaînes d’information, c’est la défaite du club qatari de football dont les initiales commencent par celles d’un parti politique et s’achèvent comme celles d’une banque.
Sur le plan national, c’est une sorte de tiercé de la mauvaise image. Un club qui déçoit ses supporters, un parti qui écoeure ses électeurs, une banque qui poursuit ses traders. Les autres nouvelles ne risquent pas de remonter le moral des Français qui depuis longtemps déjà ont l’impression que le ciel leur est tombé sur la tête. Avec -0,1% du PIB au second trimestre, la France risque à nouveau la récession. La garde à vue d’un animateur suspecté de corruption de mineurs est la chute d’un de ces faiseurs d’opinion qui règnent sur les médias. Lorsqu’une société voit sa richesse reculer, ça s’appelle le déclin, lorsqu’elle donne la première place aux jeux du cirque et à des gens dénués de moralité, ça s’appelle la décadence. Lorsque s’y ajoute le déferlement des barbares, on a l’impression d’avoir déjà vu le film, mais heureusement, on va cesser d’apprendre le latin qui inévitablement nous fait penser à la chute de l’Empire Romain. D’ailleurs, selon certains, il ne faut pas s’inquiéter, d’où que nous venions, nous sommes tous d’avant : des gaulois, capables d’arrêter l’invasion autour de leur village. C’est justement cette illusion qui ramène la politique au niveau d’une bande dessinée qui doit se dissiper. Les Gaulois n’ont pas arrêté Jules César, et pendant quatre ou cinq siècles ils ont pu s’en féliciter, car ils ont vécu dans l’une des régions les plus peuplées et les plus prospères d’un Empire dont nous sommes par la culture, la langue et même la religion, les héritiers. Les invasions suivantes facilitées par l’effondrement démographique n’ont pas été aussi heureuses. Inutile de rappeler les tribus germaniques qui ont traversé le pays. L’une d’elles s’appelait les Vandales qui n’ont laissé leur trace que dans le vocabulaire péjoratif. Il n’en va pas de même des Francs dont le nom est synonyme de franchise et de liberté. Ils ont baptisé le pays en se faisant baptiser eux-mêmes. La France est le pays des Francs qui en se convertissant au catholicisme sont devenus l’armée du Pape et les successeurs des Romains. Ce sont eux qui ont repoussé les Arabes, contenu les Vikings et sont devenus plus ou moins les Français en battant les Allemands (et les Anglais) à Bouvines en 1214. L’armée royale avait été rejointe par les milices communales du nord du pays. C’était sans doute l’une des premières manifestations du patriotisme, la volonté de préserver la souveraineté et l’identité d’une nation encore très diverse et très morcelée mais qui commençait à se reconnaître dans la personne de son roi. Cinq siècles plus tard, toujours dans cette région qui est la mienne, à Denain, cette fois, en 1712, le même élan salvateur se reproduisait et achevait le règne de Louis XIV par une superbe victoire. Les Français doivent cesser de baisser la tête et doivent se souvenir qu’ils sont les héritiers d’un peuple voué aux redressements spectaculaires. « Vieille France, accablée d’Histoire, meurtrie de guerres et de révolutions, allant sans relâche de la grandeur au déclin, mais redressée, de siècle en siècle, par le génie du renouveau » écrivait le général de Gaulle à la fin de ses Mémoires de Guerre.
L’Histoire, c’est quand même autre chose que la bande dessinée ! Dans l’Histoire, Vercingétorix n’avait pas de potion magique, mais Philippe-Auguste ou Louis XIV avaient avec eux une force prodigieuse qui en tenait lieu et qui petit-à-petit s’est appelée le patriotisme. C’est celle dont nous avons plus que jamais besoin pour faire face aux défis que nous affrontons. Si on décline cette notion, on y trouve le sentiment d’une identité, la fierté d’une appartenance, la solidarité d’une unité. La mondialisation des échanges, l’émergence de l’Union Européenne, sans limite et sans fin, ont miné cette force. Le retour à la souveraineté de l’Etat, la limitation d’une immigration massive en provenance de peuples par trop éloignés culturellement sont aujourd’hui nécessaires pour la restaurer. C’est elle qui pourra nous permettre de livrer les combats qui sont maintenant vitaux pour la France. Ceux-ci ont deux faces. La première est ancienne, c’est celle de la guerre, la guerre contre le terrorisme islamiste et la résurgence d’un islam des origines combattant et conquérant. La seconde est celle de l’économie. La France doit retrouver son indépendance monétaire non pour préserver ses mauvaises habitudes mais pour effectuer ce redressement dont elle a toujours été capable. En 1960, le nouveau Franc qui correspondait à la fois à une dévaluation compétitive, à une restauration de la confiance ( le franc lourd ) et à une période de réformes salutaires, a été sur le plan économique comparable aux batailles de jadis. C’est au prix de ces deux combats que la France pourra échapper au déclin et à la décadence.