Article rédigé par , le 31 août 2016
[Source : Nouvelles de France]
En cette fin de mandat, le Président Hollande devient de plus en plus pathétique. C’est ainsi qu’il « se » félicitait hier, tout frétillant, des chiffres du chômage.
Quand ça montait, c’était l’héritage, puis ça a été la conjoncture, et enfin ce fut les événements. Quand ça baisse, c’est lui, qui tient enfin son inversion de la courbe du chômage. C’était l’horizon de son mandat, et surtout la condition d’une nouvelle candidature. Il fallait donc que ça arrive, même un peu tard. Le principal parti d’opposition au Parlement prépare ses primaires. Ses candidats entrent en campagne et vont occuper le terrain médiatique pour souligner le bilan calamiteux d’un quinquennat qui fait reluire un peu ceux qui l’ont précédé. Ses anciens amis vont aussi critiquer vertement, et pas seulement, sa politique. Dans ce ciel bas et lourd, une éclaircie a fendu les nuages : le chômage, contrairement aux deux mois précédents, est à la baisse et même il freine globalement depuis le début de l’année. Que l’emploi soit lié à de nombreux facteurs, extérieurs notamment, qui ne dépendent pas de l’action gouvernementale est une évidence qu’on a tendance à oublier dans un pays qui reste accroché à son étatisme alors même que la mondialisation des échanges et la monnaie européenne lui ont rogné les ailes. Dans ces conditions, un Etat sérieux accroît sa compétitivité, diminue la fiscalité et les charges qui pèsent sur la production et sur les entreprises, assouplit le marché du travail, développe ses infrastructures tout en réduisant son coût de fonctionnement. Le reste ne dépend pas de lui. En l’occurrence, le gouvernement français peut à juste titre prétendre avoir joué un rôle plus direct dans la baisse des chiffres du chômage. Ne pouvant changer une réalité qui ne dépend pas de lui entièrement et sur laquelle il n’a pas eu le courage d’intervenir sinon par des mesures compliquées remplies d’embûches, de seuils et de conditions, comme le CICE, il a fait du « Potemkine ». Il a maquillé le chômage comme le célèbre favori de la Tsarine maquillait les villages qu’elle traversait (c’est sans doute une légende, d’ailleurs).
Depuis longtemps déjà, 30 ans, c’est la dépense publique, qui permet de créer des ersatz d’emplois, les contrats aidés, qui majoritairement concernent des activités non-marchandes et aussi, sous conditions, des entreprises marchandes qui bénéficient ainsi d’un effet d’aubaine. Les premiers sont-ils indispensables ? Les seconds n’occupent-ils pas des postes de travail dont l’entreprise avait de toute façon besoin ? L’exécutif socialiste a multiplié ce système qui permet de sortir un grand nombre de jeunes, et aussi des « seniors », des catégories comptabilisées dans les chiffres du chômage. En tout, environ 500 000 personnes pour un coût de 3 Milliards d’Euros. Au début de l’année, un plan formation a été lancé qui doit offrir des stages à 500 000 demandeurs d’emploi supplémentaires. Il y avait déjà 569 000 chômeurs en formation en 2015. Une circulaire révélée par le Canard Enchaîné mobilisait les agents de Pôle Emploi dans cette direction. Le système des vases communicants fonctionne à merveille : les chômeurs quittent la catégorie A pour les catégories D et E. On peut donc annoncer que le chômage a baissé de 0,5% en Juillet, soit 19 100 personnes et claironner que depuis un an, le reflux est de 1,2% soit 44 100. Mais si l’on tient compte de l’ensemble des catégories, il a augmenté de 0,2% sur un mois, avec 12 700 personnes inscrites et de 1, 6% sur un an avec 97 400 personnes sans-emploi en plus. Le total, effrayant, n’est plus de 3 506 600 mais de 6 182 300 pour la métropole et de 6 513 900 avec les DOM.
L’autosatisfaction de l’exécutif est évidemment liée à la conjoncture politique marquée par le départ sur la dernière ligne droite avant les présidentielles. Mais, même en dehors des efforts pour masquer la réalité, les résultats ne sont pas mirobolants. Le mois de Juillet est traditionnellement un bon mois, notamment pour les jeunes, en raison des emplois saisonniers. Or, il n’a rien de miraculeux cette année, puisque les inscriptions des chômeurs ayant exercé une activité limitée (cat BC) progressent de 3,9% sur un mois. Depuis le début du mandat, le nombre des demandeurs d’emploi a cru de 19% pour la catégorie A soit 560 800 personnes et de 23,8% pour les catégories ABC soit plus d’un million ! La comparaison avec les autres pays européens n’est pas plus reluisante. Il est humiliant de regarder vers le haut avec l’Allemagne (4,2% deux fois moins qu’en France !), ou le Royaume-Uni ( 4,9% sans l’Euro et avec le Brexit), mais même en nous retournant vers l’Espagne, on constate que la politique rigoureuse menée par le gouvernement de droite héritier du désastreux bilan socialiste porte ses fruits. Le nombre des chômeurs y a baissé de 89 993 en Juillet ! La conclusion est sans appel : à moins d’une surprise à l’issue d’un jeu électoral compliqué, voire vicieux, l’avenir de la France, son salut se situent à droite.
Christian Vanneste