Article rédigé par , le 04 août 2016
[Source : Valeurs Actuelles]
Violences. Ce mercredi matin, les CRS ont évacué par la force l'église de Sainte Rita à Paris, dans le XVe arrondissement, expulsant les fidèles qui s'y trouvaient. Ces derniers s'opposent à la destruction de l'église, censée être transformée en lotissement immobilier.
Quand il s'agit d'expulser des prétendus "zadistes catholiques", le gouvernement se pose beaucoup moins de questions qu'avec des militants de Nuit debout ou de Notre-Dame-des-Landes. Quand il s'agit de détruire une église, il est bien plus prompt que pour des mosquées salafistes. Ce mercredi matin, dans le XVe arrondissement de Paris, des CRS ont évacué manu militari l'église Sainte Rita. Le lieu de culte était occupé par des fidèles qui s'opposent à sa destruction, et à la construction à sa place d'une dizaine de logements et parkings.
Alors que l'église est fermée depuis plus d'un an, les fidèles venaient régulièrement assister à la messe, regroupés autour de l'abbé de Tanoüarn. Ils défendent un certain nombre de projets alternatifs à la destruction de l'église, qui permettraient de mettre en valeur le terrain sans en renier le caractère sacré. Informé hier de l'évacuation définitive, un groupe de fidèles s'est donc retrouvé très tôt, ce matin, pour assister à la messe, avant de se barricader dans l'église. Peu avant 7 heures, les CRS ont donné l'assaut.
Certains élus présents ont dénoncé fermement les méthodes du gouvernement. La semaine dernière, après l'assassinat d'un prêtre à Saint-Etienne-du-Rouvray, François Hollande affirmait "qu'attaquer une église, c'est profaner la République". L'évacuation musclée de mercredi a donc suscité l'indignation du député Les Républicains Frédéric Lefebvre, candidat à la primaire de la droite, présent ce matin : "messe violemment interrompue. Sainte Rita. J'ai saisi @BCazeneuve qui n'est pas intervenu alors que ns sommes en deuil" a-t-il écrit sur Twitter. Le maire du XVe arrondissement Philippe Goujon, absent ce matin mais opposé de longue date à cette démolition, a également protesté sur le réseau social.