Article rédigé par , le 13 juillet 2016
[Source : Aleteia]
Ils découvrent que Dieu est amour et vérité et le trouvent "révolutionnaire".
Des milliers de réfugiés musulmans arrivés en Europe depuis octobre dernier se sont convertis au christianisme dans les différents pays d’accueil. Parvenus dans un pays européen, beaucoup de ces musulmans de Syrie, d’Irak, d’Iran et d’Afghanistan, découvrent que, dans le christianisme, « Dieu est amour, et un amour miséricordieux », capable de pardonner à l’infini à ceux qui se repentent de leurs péchés et le trouvent « révolutionnaire”, selon le journaliste libanais, Camille Eid, correspondant pour la presse italienne au Moyen-Orient.
La découverte du Dieu de l’Évangile
Dans une récente interview accordée au magazine italien Tempi, le journaliste a développé son point de vue : il y a une dizaine d’années encore, de nombreux musulmans cohabitaient avec les chrétiens dans leur pays d’origine, mais sans avoir accès à la Bible. Avec la découverte de l’Évangile, ils cherchent des réponses ailleurs que dans un islam de plus en plus répressif. Interrogé sur le paradoxe qu’il y ait en Occident des conversions à l’islam, alors qu’on enregistre des milliers de conversions de l’islam au christianisme (au catholicisme et à d’autres églises chrétiennes), Camille Eid répond :
« C’est paradoxal à double titre : de nombreux Occidentaux sont attirés par l’idéologie de la mort au point de tout quitter pour aller se battre aux côtés de l’État islamique, tandis que ceux qui ont subi la violence du fondamentalisme islamique et la soumission, sans raison, aux ordres de la loi coranique, changent en découvrant les commandements de l’amour. Mais beaucoup le font précisément à partir du Coran. En effet, percevant que Jésus ne peut pas être seulement un prophète et poussés par la curiosité, ils le redécouvrent comme le “Dieu de l’Évangile”. »
Des chiffres.
Ainsi, en Allemagne, dans le diocèse de Hambourg, ce sont 196 baptêmes de musulmans qui ont été enregistrés à la dernière fête de Pâques ; en Autriche, 46. En France, selon la Conférence épiscopale, 4% des baptisés adultes (5 000 par an) viennent de l’islam.
Prêtre catholique, le père Pierre Humblot, missionnaire français en Iran pendant 45 ans, affirme que 300 000 conversions ont eu lieu dans ce pays, malgré les interdictions. « Un phénomène incroyable ! », se réjouit-il. La revue Interdisciplinary Journal of Research on Religion indique, rien qu’aux États-Unis, un total de 20 000 baptêmes par an de musulmans qui embrassent la foi au Christ. « Dans l’Islam, nous avons toujours vécu dans la peur : de Dieu, du péché et du châtiment. Mais le Christ, c’est un Dieu d’amour », reconnaît un jeune couple allemand.
Il importe de souligner que les conversions ont lieu dans tous les pays où il y a des réfugiés et des migrants venant de pays à majorité musulmane. Les pays du Nord de l’Europe, de tradition religieuse luthérienne, enregistrent des centaines de baptêmes. À la fin de l’année dernière, cent Iraniens ont été baptisés au Danemark, tandis que 250 à 300 autres attendent de l’être après avoir été catéchisés, selon la Tribune de Genève. Quant à la Finlande, depuis octobre, ce sont 235 fidèles qui ont été baptisés à ce jour dans les églises luthériennes et pentecôtistes….
Libres enfin de choisir le christianisme
Beaucoup de musulmans, qui arrivent en Europe, désirent connaître le christianisme, dont ils ignorent quasiment tout, car dans leur pays il n’y a qu’une seule et unique religion, l’islam, dont on ne peut sortir… Selon un pasteur finlandais, qui s’est consacré aux réfugiés, les musulmans sont lassés de l’islam. Maintenant qu’ils sont dans un pays étranger, ils sont libres de choisir le christianisme. Mais, ajoute-t-il, si quelques familles acceptent la conversion, d’autres répudient leurs membres qui ont reçu le baptême.
On pourrait citer des chiffres dans d’autres pays : Italie, Grèce, Espagne, Malte, Chypre, Roumanie, Hongrie, Bulgarie, Pologne, République tchèque, etc. Souvent, les statistiques manquent, car pour les baptêmes on n’indique pas la « provenance » religieuse du catéchumène, ou parce que les baptêmes n’ont pas été enregistrés. Dans les cas de l’Allemagne et de l’Autriche, les autorités religieuses font preuve de prudence devant les conversions de musulmans, car celles-ci doivent être authentiques, et non une manière de s’intégrer dans le pays.
Salvador Aragones