Article rédigé par contact, le 01 juin 2016
[Source: Boulevard Voltaire]
Cette commémoration est le ratage provoqué par le manque de culture de ceux censés savoir, qui entraînent les jeunes dans leur ignorance.
Sur les restes des soldats tombés durant cette Première Guerre, une scénographie obscène, hors propos, de jeunes, en vêtements jogging bigarrés, de nos deux pays ennemis jadis, amis aujourd’hui (jusqu’à quel point), s’élançant parmi les tombes au son des Tambours du Bronx, censés faire penser aux coups de canons meurtriers. Les jeunes allemands et français se ruaient les uns sur les autres pour mimer le combat, jusqu’à ce qu’arrivât, sur des échasses, la mort, qui ressemblait plus au magicien d’Oz. Les « combattants imaginaires bigarrés » se laissèrent alors mollement tomber au sol.
Festivus, Festivus à Verdun, auquel, assurément, manquait cruellement le rappeur pour s’éclater davantage. Merci de prendre ce propos de manière ironique. On se demande bien, devant ce spectacle ridicule offert par une France devenue un non-pays, pourquoi cette même France s’est autant lancée dans cette polémique anti-Black M qui n’aurait pas fait tache sur cette scénographie imaginée par le metteur en scène allemand Volker Schlöndorff, habituellement plus inspiré. Aurait-il voulu démontrer que la vie est plus forte que la mort ? Une hérésie. Un mensonge. C’est la mort qui est toujours vainqueur.
Cette commémoration est le ratage total provoqué par le manque de culture générale de ceux censés savoir, qui entraînent les plus jeunes dans leur ignorance.
En ce quoi, cette commémoration fut, selon moi, un outrage plutôt qu’un hommage aux morts de Verdun, qu’ils fussent français ou allemands. Tous étaient jeunes, comme les guignols figurants engagés pour la commémoration, sauf que leurs morts ont rendu exsangues nos deux pays de leurs forces vives. Je me demande ce qu’auraient dit Ernst Jünger ou Maurice Genevois devant ce navrant spectacle de la bêtise de la génération Festivus, dont l’auteur a dû se retourner dans sa tombe.
Hollande-Merkel, l’air gravement hypocrite, tâchèrent dans leurs discours de plaider pour plus d’Europe, de vendre leur salade immigrationniste, en somme. Manquait la conviction. Car non seulement l’on commémorait maladroitement, par un spectacle stupide, cette époque meurtrière, mais on était en train de le faire sur le futur cadavre de l’Europe, en train de faire face à un éventuel Brexit, peut-être au Grexit ou au trucage de l’élection autrichienne, aux pays de Visegrád de plus en plus contestataires, une Allemagne dont l’AfD se développe à la rapidité de l’éclair sur une immigration islamisée incontrôlée et sans formation, une France, inerte, qui se laisse mener par une Allemagne omnipotente, à nouveau occupée à faire sombrer le continent dans un chaos sans nom…
Et, last but not least, le funeste successeur de Benoît XVI qui abandonne l’Europe à l’islam, convaincu qu’il est que l’avenir de la chrétienté se situe aux Philippines, au Brésil et en Afrique, en faisant une croix sur le terrible destin des chrétiens d’Orient.
Le monde ne s’est jamais plus mal porté depuis la Seconde Guerre… Et la commémoration de la Première fut à l’image de la décomposition mentale de nos deux pays : tragique.
Hildegard von Hessen am Rhein