Article rédigé par contact, le 26 mai 2016
Chers amis de Sens commun,
Lors de la création de votre mouvement, vous vous êtes explicitement référés à La Manif Pour Tous, en expliquant que vous étiez une sorte d’émanation politique de ce formidable mouvement populaire de résistance. Lorsque vous vous êtes ralliés aux Républicains, je n’avais pas manqué de vous mettre en garde sur les risques d’une telle opération.
En effet, ce parti a toujours été une formidable mécanique d’absorption, à son seul profit, de toute initiative visant à promouvoir « les valeurs ».
Vous avez organisé, à l’époque, une audition des principaux dirigeants du parti sur le sujet de la loi Taubira, et vous vous étiez glorifiés d’avoir obtenu l’accord de Nicolas Sarkozy pour qu’il abroge la dite loi, en cas de victoire aux élections.
Je vous avais indiqué à l’époque que Nicolas Sarkozy ne s’était engagé en rien, et qu’il s’était moqué de vous par des formulations indignes d’un ancien président de la République, du genre : « Puisque ça vous fait plaisir que je le dise, je le dis ». Formulations que n’auraient pas reniées les amuseurs publics que furent Coluche ou Thierry Le Luron.
Vous venez de publier une sorte de manifeste de 12 mesures, selon une méthode que j’avais déjà mise en avant, avec succès, lors des élections de 2012. Je constate avec tristesse qu’aucune de vos mesures ne prévoit l’abrogation de la loi Taubira.
Ainsi, vous vous êtes revendiqués de votre filiation à LMPT, alors que vous avez abandonné purement et simplement l’objet social de cette organisation, à savoir l’abrogation de la funeste loi. Vous introduisez ainsi une confusion considérable dans le débat public sur ce sujet.
Pourriez-vous prendre une position claire : soit vous affirmez que vous vous battrez bec et ongles pour que la loi soit abrogée dès 2017, et vous pouvez alors évidemment revendiquer votre appartenance à LMPT ; soit vous indiquez sans ambiguïté que ce combat est dépassé, et vous ne pouvez plus vous réclamer de ce mouvement.
La Manif Pour Tous est une formidable organisation populaire, menant un combat d’une clarté limpide : refuser un changement de civilisation imposé, et lutter pied à pied pour l’abrogation pure et simple de la loi qui induit cette révolution. En ce qui concerne Liberté politique, nous nous mettons dans le sillage des héritiers si nombreux de ces manifestations géantes, puisque la mesure 17 de notre Manifeste de la dernière chance, que nous présentons actuellement aux candidats à la primaire des Républicains, propose explicitement l’abrogation de la loi.
Pouvez-vous nous éclairer sur votre position, pour que chacun puisse se faire une idée exacte de ce que vous pensez vraiment et de ce que vous voulez faire pour que la France échappe à ce changement de civilisation dramatique ?
Chers amis de Sens commun, d’avance un grand merci pour votre réponse publique, que nous attendons avec impatience !
Très cordialement.
François Billot de Lochner,
Président de la Fondation de Service politique,
de Liberté politique et du collectif France Audace.