Article rédigé par contact, le 25 mai 2016
[Source: Contrepoints]
Alors que la CGT joue la lutte des classes sur la Loi Travail, moins d’un Français sur deux croit que les syndicats de salariés défendent l’intérêt des salariés. À peine 35% en ont une bonne image.
Selon un sondage BVA paru pour la fête du travail (1er mai), les Français ont une mauvaise image des syndicats de salariés (méthodologie du sondage en fin d’article).
Une mauvaise image globale des syndicats de salariés
Selon ce sondage, à peine un Français sur trois a une bonne image des syndicats de salariés français (35%). De manière préoccupante pour les syndicats, dont le but devrait être de défendre les intérêts des salariés, moins d’un Français sur deux fait confiance aux syndicats pour agir dans l’intérêt des salariés. C’est encore 3% de moins qu’en 2010 où les Français étaient 52% à leur accorder leur confiance.
Sans grande surprise, la popularité des syndicats est légèrement supérieure chez les salariés du public (43%) que chez ceux du privé (38%)
Les syndicats réformistes plus populaires
La CFDT, plus réformiste que la CGT, est nettement plus appréciée des Français, puisque 41% des Français ont une bonne opinion de la centrale syndicale, contre 27% seulement pour la CGT, qui perd encore 1% par rapport à la dernière vague du sondage. Force Ouvrière fait très légèrement mieux à 29%. La corrélation semble claire entre niveau de radicalisme et image positive auprès des Français. 43% des Français jugent que les syndicats de salariés ne sont pas assez conciliants avec le gouvernement contre 27% qui les trouvent trop conciliants et 25% juste comme il faut, ni trop ni pas assez conciliants
Cela s’en ressent logiquement dans la proximité vis-à-vis des syndicats : 46% des Français se sentent plus proches de la CFDT, le double de ceux qui se sentent proches de la CGT, avec à peine 23%. C’est principalement à l’extrême-gauche que la CGT a des soutiens, avec 69% des sympathisants de la « gauche de la gauche » qui se sentent les plus proches de la centrale.
Des résultats intéressants alors que la contestation contre la loi Travail de Myriam El-Khomri s’essouffle considérablement et semble sombrer chaque semaine davantage dans les violences et les dérapages. Ce que les Français semblent attendre des syndicats, ce n’est pas une posture passéiste de lutte des classes mais des engagements concrets et réformistes au service de leurs salariés. La minorité radicale saura-t-elle entendre le message et répondre aux attentes des Français ?
Méthodologie du sondage
Enquête réalisée auprès d’un échantillon de Français recrutés par téléphone puis interrogés par Internet les 28 et 29 avril 2016. Échantillon de 1116 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, profession du chef de famille et profession de l’interviewé après stratification par région et catégorie d’agglomération.
Alexis Vintray