Familles : en 15 ans, le nombre de ruptures a bondi de 63%
Article rédigé par L'équipe libertepolitique.com -, le 16 décembre 2015

L’Insee publie mercredi 16 décembre une étude sur les couples et les familles qui porte principalement sur des données de 2011. Le nombre des ruptures est désormais de 253.000 par an, avec pour conséquence l’envolée des familles monoparentales, dont 40% d’entre elles vivent sous le seuil de pauvreté (sources : Insee, l’Express).

73% des couples sont mariés

Deux adultes sur trois vivent « en couple », dont 73% sont mariés, 4% pacsés, 23% en union libre. Parmi les couples, 0,6 % ont un conjoint de même sexe (avant la loi sur le « mariage pour tous » de 2013).

Le nombre de ruptures explose

Dans les années 1993-1996, il y avait chaque année 155 000 séparations de couples en moyenne. Quinze ans plus tard (années 2009-2012), le nombre des séparations est de 253 000 par an. Ce qui représente une augmentation de 63%. Fin 2013, une personne sur trois âgée de 26 à 65 ans vivant en couple a déjà vécu une séparation. 

Les unions qui durent longtemps sont également de moins en moins nombreuses. Cinq ans après le début de la cohabitation, 20% des couples sont séparés. Au bout de dix ans, 27%. 50% des unions n'iront pas au-delà de 35 ans de vie commune.

La non-cohabitation diminue le risque de rupture

Parmi les couples se séparant le plus, les plus diplômés, les plus jeunes et les personnes dont les parents se sont séparés avant leurs 18 ans ; dans ce cas, la probabilité de rompre est de 65% plus élevée pour les femmes et de 72% plus élevée pour les hommes  

On notera sans surprise que les couples mariés ou pacsés ont 60 % de risques en moins de se séparer que les couples vivant en union libre. Mais aussi qu’un temps de non-cohabitation plus long avant de s'installer ensemble diminue le risque de rupture.

En cas de séparation, le revenu baisse de 20% pour les femmes

La perte de niveau de vie directement imputable à une rupture est de l'ordre de 20 % pour les femmes et de 3 % pour les hommes. Après divorce ou rupture de Pacs en 2009, le niveau de vie des femmes étudié par l'Insee a baissé de 14,5% en moyenne entre 2008 et 2010.

60% des divorces impliquent un enfant mineur

Le nombre d'enfants qui subissent la séparation de leurs parents augmente. Le nombre de mineurs impliqués est passé en moyenne de 145 000 par an à 191 000 par an entre 2009 et 2012, par rapport à la période 1993-1996. En 2009, près de 60% des 130 000 divorces ont impliqué au moins un enfant mineur. 

Après la séparation de leurs parents, 75% des enfants vivent chez leur mère, 17% en résidence alternée et 8% chez leur père. Les enfants sont alors amenés à vivre dans des familles monoparentales ou recomposées. 

11% des enfants vivent dans des familles recomposées

Le nombre de familles recomposées a augmenté de 13% depuis 1999. Elles représentent 9,3% des familles avec au moins un enfant mineur, soit 723 000. 11% des enfants vivent dans des familles recomposées, qui comptent en moyenne 2,2 enfants. 

Comme la garde revient plus souvent aux femmes, et que les hommes reforment un couple plus rapidement que les femmes, les trois quarts des beaux-parents sont en fait des beaux-pères. 

20 % des familles sont monoparentales

En 2011, en métropole, deux familles avec enfant(s) mineur(s) sur dix sont des familles monoparentales (+4 points par rapport à 2009). « C'est le type de famille qui s'est le plus développé au détriment des familles traditionnelles », indique à l’Express Emilie Raynaud, l'un des auteurs de l’étude. Dans les DOM, cela concerne 42% des familles. Le nombre de familles monoparentales (1,6 million en 2011) a fortement augmenté ces dernières années (+31% vs 1999). Si bien qu'en 2011, 18% des enfants vivaient dans une famille monoparentale. 

En moyenne, une famille monoparentale le reste pendant six ans. Une période difficile, puisque le taux de pauvreté de ces familles est très supérieur à celui des couples avec enfants : 40% sous le seuil de pauvreté, contre 14%. Une fois encore, ce sont les femmes qui sont le plus touchées. Seules 15% de ces familles ont un homme à leur tête. Celles qui sont le moins diplômées sont particulièrement fragiles : elles sont deux fois plus souvent en famille monoparentale, et y restent aussi plus longtemps.  

 

Sources : Insee, L’Express (Raphaële Karayan, 16/12/2015)

 

 

 

***