Article rédigé par Liberté politique, le 29 mars 2016
[Source: Boulevard Voltaire]
Et c’est un ministre socialiste qui le dit !
Et non, ce n’est pas le Front national, ni Boulevard Voltaire, ni Éric Zemmour qui le disent, c’est un ministre socialiste en exercice : « Il y a aujourd’hui […] une centaine de quartiers en France qui présentent des similitudes potentielles avec ce qui s’est passé à Molenbeek. » Il s’appelle Patrick Kanner et il est ministre de la Ville.
Ne boudons pas notre satisfaction chaque fois que la vérité avance, que les yeux des aveugles s’ouvrent et que les autruches relèvent (un peu) la tête. Mais le long travail de vérité péniblement commencé en janvier 2015, et très mal engagé par MM. Hollande et Valls, est loin d’être achevé.
Car M. Kanner a du mal à aller au bout de son éclair de lucidité, des décennies d’idéologie et d’erreurs ne pouvant pas se dissiper, en quelques mois, et ce, malgré les centaines de morts de Paris, de Bruxelles et d’ailleurs…
Alors, comme tout névrosé, il se raccroche à ses explications faciles : la cause de l’islamisme meurtrier serait « une concentration énorme de pauvreté et de chômage ». Décidément, la gauche a du mal à rompre avec ses grilles de lecture périmées. Est-ce que vos voisins pauvres et chômeurs, Gilles et Véronique, se sont mis à mitrailler les églises, les juifs et quelques autres ?
Certes, M. Kanner ne méconnaît pas certains autres facteurs qu’il ne voulait pas voir il y a encore quelques jours : « C’est un système ultra-communautariste, c’est un système mafieux avec une économie souterraine. » Très bien, mais que de morts et de déni, pour ouvrir un œil…
Notre ministre est même allé plus loin : « C’est un système où les élus ont baissé les bras. » Là, ça sent très fort l’euphémisme : « baisser les bras », n’est-ce pas bien gentil ? N’ont-ils pas favorisé et utilisé les « systèmes ultra-communautaristes » pour régner sans partage ? Après tout, la tentation était facile : l’ultra-communautarisme, la montée du Front national comme repoussoir et le tour était joué : réélection sans peine !
Et M. Kanner ajoute : « Nous avons tous une part de responsabilité. » Et l’on aimerait bien qu’il aille au bout de sa logique, qu’il dise à ces élus locaux PC, PS, UDI et LR des centaines de Molenbeek français de« prendre leurs responsabilités », selon l’expression de M. Valls. Et qu’il assume, lui et ses collègues, les siennes. Oui, ils sont responsables. Et coupables. Les deux ministres belges de l’Intérieur et de la Justice, eux, ont remis leur démission. Rien de cela en France. Aucun sens de l’honneur ou, tout simplement, des responsabilités.
Notre ministre socialiste se défausse : les Molenbeek français proviendraient du manque de moyens pour l’Éducation nationale, etc.« Il y a eu un problème de mauvaise gestion de ces quartiers pendant le […] quinquennat de M. Sarkozy. » Sarkozy : parfait bouc émissaire ! Certes, on peut lui reprocher beaucoup de choses. Mais s’il doit servir de nouvel écran pour éviter d’aller au fond du problème, qui est culturel, religieux, migratoire, nous ne marcherons pas dans votre nouvel anti-sarkozysme de survie, M. Kanner.
Enfin, M. Kanner ose nous dire que le gouvernement prend « le taureau par les cornes ». Le peuple voit bien que ce gouvernement n’en a même pas effleuré une, et que le taureau ou, plutôt, les taureaux sont toujours en train de gratter furieusement le sol dans nos Molenbeek.