Article rédigé par Hélène Bodenez, le 05 juin 2015
Rappelons-nous : une nuit de mai, un amendement UMP à l’article 80 de la loi Macron avait été voté par le Sénat autorisant l’ouverture dominicale permanente des commerces de biens culturels. Les sénateurs UMP et PS présents en séance avaient voté pour, « avec l’accord tacite de la commission en charge du texte et du gouvernement » s’insurgeait l’intersyndicale Clic P.
Depuis la grogne ne cesse de monter contre ce qui apparaît nettement comme un amendement de circonstance, l’amendement surnommé « Bompard », du nom du PDG de la FNAC, un amendement fait sur mesure pour lui. Les salariés ne l’entendent pas de cette oreille et ils le font savoir. Des débrayages et des appels à la grève ont été lancés dans divers magasins FNAC de France : Pau, Angers, Orléans, Vannes, Saint-Étienne…
Effet domino
De son côté, Darty, l’autre enseigne qui espérait beaucoup une autorisation d’ouverture le dimanche, semble perdante avec un refus de dérogation sectorielle, et n’a pas attendu pour crier à l’injustice ne comprenant pas pourquoi ce qui est accordé aux uns ne l’est pas aux autres. Le journal Challenges note : « Hélas pour lui, contrairement aux enseignes de l’ameublement, comme Ikea, But et Conforama, l’électroménager n’aura pas de dérogation sectorielle. » C’est ce sur quoi nous ne cessons d’avertir, de crier gare, cet effet domino dont le domino maître est déjà tombé et qui menace d’emporter tout.
Le 4 juin, une manifestation a réuni près de quatre cents manifestants. Ils ont battu le pavé pour s’opposer à ce volet de la loi Macron contre « ses dérives », « les choses perverses » qu’elle ne manquera pas de mettre en place. « Ça ira de mal en pis » proteste une salariée de la FNAC. Karl Ghazi, porte-parole du Clic-P, plus déterminé que jamais, a promis un mois de juin rythmé par des actions des salariés du commerce. H.B.
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Notre dossier "Protégeons le travail dominical"
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