Angela Merkel et la dureté allemande
Article rédigé par Nicolas Bonnal, le 23 septembre 2014 Angela Merkel et la dureté allemande

La très encensée Angela Merkel, qui recevait Manuel Valls ce 22 septembre, est considérée comme la "femme la plus puissante du monde". Elle est surtout la plus obéissante. Prenons le relais d’Emmanuel Todd qui, ayant récemment souligné la toute-puissance allemande, a commencé à déboulonner l’idole.

LA "LOCOMOTIVE" allemande est en fait un ralentisseur, et c’est d’abord une vieille dame : l’Allemagne exporte certes beaucoup, mais elle exporte depuis toujours, et ce en pratiquant la technique du dumping qui était en usage à l’époque wilhelmienne. On n’attribuera pas non plus à Angela le génie des dynasties industrielles allemandes.

Pour le reste, on sait que le patrimoine médian est de 51.000 euros et que les salariés pauvres (20% du total) pullulent sur fond d’immigration explosive, d’insécurité urbaine (Berlin ou Lübeck) et de croissance zéro.

Car l’Allemagne donnée en modèle est en récession ou presque. Le peu « expert » que je suis se demande comment l’Allemagne peut croître moins que l’Espagne de Rajoy (2% cette année), alors que l’Espagne compte 24% de chômeurs et l’Allemagne 7% ?

L’espérance (de vie) recule

En réalité les écarts de richesses ont explosé en Allemagne où l’on a rompu au début des années 2000 avec le modèle rhénan de développement. Les chômeurs sont mués en travailleurs miséreux, les salariés à temps partiel sous-payés, les autres attendent — lire le Point — de prendre une retraite méritée à… 76 ans. Ces statistiques intéresseront aussi nos lecteurs :

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L’espérance de vie des plus pauvres – ceux qui ne disposent que des trois-quarts du revenu moyen – recule en Allemagne ; pour les personnes à bas revenus, elle est tombée de 77,5 ans en 2001 à 75,5 ans en 2011 selon les chiffres officiels ; dans les Länder de l’Est du pays, c’est pire, l’espérance de vie est passée de 77,9 ans à 74,1 ans (VivaPress).

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Dix ans de moins qu’en France ! Et ce Schauble qui vient donner des leçons !

Quant à la démographie, elle est en berne : cinq millions de jeunes (et pas six !) de moins qu'en France pour une population supérieure de 20 millions.

Réflexe impérial

Sur le plan diplomatique, Merkel a tourné le dos à la Russie et s’apprête comme un kapo zélé à lui faire la guerre pour complaire à Washington et aux faucons qui vivent de nos complexes de culpabilité. Cela explique la stagnation du PNB, le déclin du climat des affaires, la baisse drastique des exportations en attendant la note de gaz de cet hiver.  

Mais c’est désormais la mise en place du lebensraum germano-américain. On verra avec ce traité de libre-échange…

L’autre scandale dans cette histoire est que l’Allemagne, qui a causé vingt-six millions de morts à la Russie durant la Deuxième Guerre mondiale, ne trouve rien de mieux que ce réflexe impérial et mitteleuropéen, pour parler comme Brzezinski qui voit d’ailleurs dans son Grand Échiquier (sic) cette « réminiscence » d’un bon œil !

Merkel, réélue dans un contexte apocalyptique par un électeur médian âgé de soixante ans, représente au pays de Schiller, Goethe et de Wagner toute la grisaille crépusculaire européenne. À ses manières de maîtresse d’école suffisante, il faudra ajouter maintenant les qualités de belliciste.

N. B.

 

 

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