L’ombre d’Henri Queuille et l’hypothétique Bonaparte
Article rédigé par Denis Lensel, le 14 novembre 2013

Un régime vacillant entre le fantôme encombrant d’Henri Queuille et l’attente d’un hypothétique Bonaparte, peut-être façon Napoléon III… C’est le triste spectacle d’automne que donne désormais le pouvoir effiloché de François Hollande. Monsieur 15 % (d’opinions favorables [1]) est le digne héritier de M. Queuille, le radical-socialiste corrézien dont le maître-mot anesthésiant était : « Il n’y a pas de problème qu’une absence de solution ne finisse par résoudre. » Une devise d’autruche qui ne peut qu’être fatale dans une période de crise politique, morale, spirituelle, économique et sociale, généralisée à l’échelle nationale et internationale…

Rabaissée peu à peu « aux poisons et aux délices » de la IVe République par un retour rampant au système des partis, amputée du septennat gaullien par le tandem Chirac-Juppé et vouée désormais à une démagogie quinquennale à très courte vue, la post-Ve République risque fort de se trouver rapidement dans un état semi-comateux.

Ouvriers, paysans, transporteurs, artisans, indépendants, personnels médicaux, enseignants, et maintenant les policiers eux-mêmes, après les familles françaises soucieuses de défendre l’avenir des enfants, une à une, les catégories socio-professionnelles se lèvent pour crier leur colère. Contre un régime qui, apparemment, ne sait qu’augmenter les impôts, aveuglément, comme une machine infernale, et cela sans parvenir à créer d’emplois, ni à empêcher d’en détruire…

L’écotaxe caricaturale a servi de détonateur à la révolte populaire face à des syndics de faillite politique qui refusent obstinément de reconnaître leurs erreurs et leur échec. La Bretagne s’est coiffée des bonnets rouges des jacqueries d’antan.

D’autres Français les imitent. Après le 14 Juillet, certains huent publiquement le président Hollande le jour du 11 Novembre… L’oligarchie politico-médiatique accuse immédiatement « l’extrême-droite ». Mais des élus socialistes demandent… le départ du Premier ministre Jean-Marc Ayrault. Violences et incendies éclatent çà et là, sans qu’on en connaisse bien les inspirateurs et les auteurs… Cela ne va évidemment pas sans risque pour la paix civile.

Mais déjà, dans les contre-allées du pouvoir socialiste, un homme petit et mince, sec et nerveux, d’origine méridionale, au regard de feu, cherche à en imposer par ses postures théâtrales et ses déclarations martiales, face à chacune des émeutes répétées des banlieues incontrôlées et à chaque assassinat marseillais… Ministre de l’Intérieur, Manuel Valls rêve déjà d’un destin national. A-t-il accroché un portrait de Bonaparte dans son salon ? Dans un premier temps, faute de Pont d’Arcole, il se verrait bien courir à toutes jambes en direction de l’hôtel Matignon. Pour sauver la France et la République ? Ou pour reprendre le pouvoir en main, après avoir fait le ménage pour tous, vers un monde meilleur pour quelques-uns ?

Denis Lensel

 

[1] Sondage YouGov* pour le Huffington Post et i>TELE publié jeudi 14 novembre.