Article rédigé par Chérif Amir, le 25 mai 2012
Souvent lorsqu’on évoque une question d’actualité comme par exemple celle de la globalisation, rapidement on se trouve face à un effet de dominos paranoïaque anti-occidental qui démarre par le « monopole économique », la « domination culturelle » arrivant à ce que certains qualifient par « l’expansionnisme coloniale occidental ». Dernièrement, certaines sociétés qui vivent sous la terreur, la pauvreté et l’oppression de la femme et des minorités religieuses, prétendent être la cible du prosélytisme chrétien occidental. En d’autres termes, tout ce qui est négatif est attribué à l’Occident. Il s’agit d’une diabolisation de la civilisation occidentale et de sa foi chrétienne, mais cette diabolisation –médiatiquement répandue- n’est qu’une couverture d’un projet expansionniste au nom d’Allah.
En revanche, la question logique qui s’impose, c’est pourquoi les accusations de complot d’expansion et d’invasion programmées sont toujours liées à l’Occident uniquement ? Y a-t-il un projet d’expansion idéologique, religieux émanant d’un autre endroit sur notre planète que l’Occident ? Il est temps de regarder la vérité en face et appeler les choses par leur nom. Cette vérité enterrée sous « la pierre tombale » sous laquelle repose le monde libre, et sur laquelle est écrit «Mort pour le politiquement incorrect » se révèle de plus en plus à cette génération qui témoigne du déclin de la civilisation occidentale.
Concrètement, quand on étudie l’évolution de l’histoire du déploiement du programme du mouvement des Frères Musulmans –créé en 1928 en Egypte- on découvre l’ambition et le dynamisme qui alimentait l’idéologie d’Hassan El Bannã, l’Imam fondateur des Ikhwan [1] : conquérir le monde sous la bannière de la religion. Actuellement, la terre de l’Europe –surtout la fille aînée de l’église de Rome- s’est avérée être la terre promise des Ikhwan. Cette réalité n’est pas une nouveauté historique, puisque depuis l’ère des croisades –qui défendaient le monde chrétien- passant par l’empire Ottoman ; l’Europe était la cible privilégiée des armées des Mojahédines [2]. Par contre, la nouveauté c’est que l’Europe malgré sa supériorité ne dispose plus de sa première et dernière arme décisive : l’identité ! L’absence d’une identité culturelle et religieuse de la France sous prétexte de l’existence de la loi de 1905, est une calamité.
Le danger stratégique auquel l’Europe et surtout la France vont être confrontés, c’est le flux de financement –du pétrodollar- qui n’est pas soumis au contrôle de l’Etat. La couverture « d’activité de charité » est toujours un moyen de protection contre toute restriction ou interrogation sur la destination de cet argent provenant de l’étranger. Sachant que le noyau de construction d’un lieu de culte financé par l’Arabie Saoudite, commence par le projet d’un « centre culturel ». Le comble de l’humiliation c’est d’accepter le flux d’argent provenant d’un pays qui refuse la construction d’un lieu de culte chrétien sur son territoire et qui ne cesse de financer les lieux des cultes musulmans sur les territoires de l’Europe chrétienne. Pourtant, la morale de notre civilisation chrétienne nous guide à ouvrir les portes et les coeurs vers « l’Autre » et cela ne changera jamais.
Le cas le plus récent du financement qui pénètre le territoire français sans aucun contrôle étatique, c’est l’affaire de Mohamed Merah qui était un citoyen français d’origine algérienne, au chômage mais qui ne manquait pas d’argent pour payer ses voyages à l’étranger, conduire des voitures de luxe et s’approvisionner en armes. L’affaire Merah est un indice de la gravité de la situation interne en France par rapport au recrutement des éléments fidèles à des identités hostiles à l’Etat français.
La France a encore la possibilité d’effectuer une opération cruciale de regain d’identité qui commence par la réglementation de la pratique religieuse et culturelle sur le territoire national pour la communauté musulmane. Cette réglementation sera bénéfique pour les musulmans de France car ils connaîtront les conditions de financement de leurs lieux de cultes ainsi que de leurs centres culturels. La révision ou l’abrogation de la loi de 1905 n’est pas un appel à l’intervention ecclésiastique dans la vie politique, mais un appel à toute française et français à défendre et brandir son identité avec force face à une invasion qui vise à convertir la France vers l’inconnu.
Chérif AMIR est Docteur en géopolitique du Moyen-Orient, auteur de la thèse : « L’impact des convictions religieuses sur les conflits du Moyen-Orient ».
[1] Ikhwan : n.p. Abréviation de la prononciation en arabe du mot « Frères » en référence aux Frères Musulmans.
[2] Mojahédines : n.p. Mot arabe qui désigne les « combattants saints » au nom d’Allah dans les conquêtes armées.