Article rédigé par , le 27 avril 2012
En la matière,- qui n’est pas uniquement celle de l’immigration en forme de colonisation inversée, ni celle de ladite intégration, ni, même, des flux migratoires, qui est celle du destin d’un peuple et d’un pays qui n’ont pas, n’en déplaise aux girondins de tous poils et jusqu’à plus ample informé, trouvé de meilleure formule institutionnelle que l’Etat-Nation -, le dernier livre en date de Madame Sorel, épouse Sutter, est excellent. Et il est d’autant plus méritoire qu’il sent le souffre, que les Bourmeau de tous acabits (Renaud Camus dirait que l’auteur est haut placé sur l’échelle dite ‘‘de Bourmeau’’, ce journaliste de Libération et autre France de peu de Culture, qui mesure les écarts de pensée, de langage avec la norme ‘‘moralement’’ correcte) ne peuvent en souffrir la teneur. Mais l’auteur – qu’elle soit consciente de sa chance !- a droit de cité(s). Elle nous en parle avec effroi et bon sens, n’écrit rien qui ne tombe sous ce dernier. Elle montre qu’elle connaît mieux la France et la manière de se l’assimiler que bien de ses adversaires qui ne veulent en entendre parler. Ils lui reprocheront d’avoir vécu son adolescence et le commencement de son âge adulte en Algérie et, partant, de se vouloir, travers habituel des «convertis», plus royaliste que le roi,- enfin : plus républicaine que la République. Et, en effet, ils ont celle-ci en haine et s’irritent qu’on puisse vouloir la rappeler à leur mauvais souvenir.
Il y a encore trente ans, l’analyse et les remèdes ici préconisés allaient de soi, précisément parce que si la République avait oublié son roi, elle ne l’avait pas vraiment répudié, que cette République possédait encore une certaine conscience et estime de soi. Il nous faut donc en revenir au b.a.ba : revenir à la constitution et à la conscience d’un corps politique, ce qui suppose l’existence d’un peuple unifié de gré (à défaut de devoir l’être de force n’est-ce pas).
Là où le bât blesse, disons-le tout net, c’est que notre auteur (à l’instar, souvent, des Français bien-pensants originaires de pays arabo-musulmans) place trop sa confiance dans les prétendus vertus de la laïcité. Mais celle-ci ne nourrit pas son homme, ni les pays, au reste rares, où elle est promue. Elle est un trou noir. Et la nature a horreur du vide.
Le contraire, ou le complément, de « nature » a pour nom : culture, isn’it ? (Mais ce n’est qu’un début, poursuivons le débat.)
Hubert de Champris
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