Article rédigé par , le 09 mars 2012
Avec Brunor, on tient de l’or, celui qui jaillit de la pierre philosophale que manie avec tant de finesse ce dessinateur qui a su faire de son art le vecteur de la meilleure des théologies.
Pour répéter Baudelaire, ne dirait-on pas qu’à le suivre en ses pages, on chemine dans un univers où, à la toute fin, tout ne serait – ne sera – que beauté, ordre, calme et volupté ? Pourtant, notre homme colle à l’actualité scientifique la plus récente (astrophysique, biologie principalement) qui tendrait à montrer que ce que la bible hébraïque affirmait déjà il y a trois mille ans, et qui contredisait (et scandalisait) les dogmes des pensées polythéistes païenne ou greco-païenne, en particulier en ce qui touchait au temps et à la matière, semble se voir validé par la science actuelle.
De ce constat, ne doit-il pas ressortir que le Peuple élu, qui a vu toutefois son élection s’élargir en quelque sorte à la dimension de la terre entière à compter si ce n’est d’Abraham, en tout cas de la venue du Christ avait vu juste ? Et s’il avait ‘‘vu juste’’, n’est-ce pas le signe qu’ «on» lui avait envoyé une vision exacte des tenants et des fins du sens de l’existence de l’univers ? On poursuivra ici de soi-même le cheminement d’une pensée qui paraît obligée en en déduisant qu’on veut nous faire donc pressentir de nous-même que l’émetteur a des chances d’être très très particulier, qu’il se pourrait bien qu’il ne soit rien d’autre que Dieu. La science nous inviterait ainsi à postuler l’existence de Dieu, pas d’un Dieu «grand horloger de l’univers», pas celui des déistes et des théistes,- ce n’est pas la tasse de thé de Brunor, pas plus que ce ne saurait être celle du chrétien qui se respecte. Non, tout simplement devra-t-on dire que nous sommes en présence du Dieu personnel que l’Ancien Testament nous invite à comprendre et à entreprendre. Il se pourrait aussi que «l’envoyeur originel» du message ait eu en haute estime un envoyé. Lequel, habité d’une fonction autrement plus passionnante que celle d’un petit télégraphiste, soit lui-même, ainsi que l’indique le credo, de même substance que l’envoyeur.
Voilà donc les très hautes intuitions, les extraordinaires conclusions que notre très pédagogue dessinateur nous convie à rejoindre par la bande. La téléologie de la destinée humaine et de l’univers décelable au travers d’une fine compréhension de la Science (et ce n’est pas innocemment que nous avons mis la majuscule) correspondrait (au deux sens du verbe correspondre) en conséquence avec les théologies chrétiennes morale et biblique.
Cette faramineuse déduction justifiait bien que les albums de Brunor soient récompensés du Prix de la meilleure bande dessinée chrétienne au Festival d’Angoulême.
Hubert de Champris
Commander ici le tome 2 : "Un os dans l'évolution"
http://www.amazon.fr/Les-indices-pensables-Tome-mystère/dp/2866795075/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1331293238&sr=8-1/libertepoliti-21 Editions du Jubilé 2010 48 13,00 Non 13,00 €