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Paul Claudel et l'actualité de l'être, L'inspiration thomiste dans l'oeuvre claudélienne

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Paul Claudel et l'actualité de l'être, L'inspiration thomiste dans l'oeuvre claudélienne
  • Auteur : Bostjan Marko Turk
  • Editeur : Pierre Téqui éditeur
  • Année : 2011
  • Nombre de pages : 384
  • Prix : 28,00 €

C'est une ode tout autant adressée à la littérature qu'à la théologie qu'un slovène, le jeune chercheur – et, on l'entrevoit, le mot trouve enfin, ici, tout son sens –, Bostjan Turk nous donne à entendre en cette thèse. Quoique, faudrait-il préciser, derrière ces matières (auxquelles nous ajouterons la philosophie), c'est bien à l'Être suprême tel que le saisit la métaphysique de la poétique claudélienne que s'offre cette lyrique analyse.

La volonté d'emprise de toutes les réalités qui anime l'écriture de Claudel atteint un tel degré que le verbe saisir est celui le plus à même de qualifier cette tension. Si Claudel se fait poète, il ne s'approche pas pour autant de ce à quoi il aspire, il ne le caresse pas, il ne prétend pas le dévoiler comme ferait une âme féminine et pudique, il l'englobe de toute sa puissance pour la comprendre. Se dessine alors l'intuition qu'une scolastique latente a irrigué une bonne part de l'œuvre et qui n'est autre que celle qui gouvernait la conception de la vérité défendue par Thomas d'Aquin. Où la poésie rejoint ainsi la théologie, faisant de la première, après celui, fameux, de Notre-Dame, un nouveau pilier de l'Eglise, retrouvant en la seconde tout à la fois un adjuvant et une clef explicative de la première ! Car le mastodonte Claudel était bien habité de la passion de l'univers, expression, si l'on y réfléchit un instant, la plus intensive et la plus extensive qui se puisse être, partant, la plus totalisante, et qui disposait par la même ce puissant écrivain à traiter de l'univers et de sa Création. Il semble que le souffle, que l'on identifiera ici à l'animus, puis à l'âme, puis encore au vent paraclet cher à Tournier présente une visibilité – une lisibilité – remarquable dans le domaine de la poésie. Est-ce, après les mauvaises interprétations (voire les réfutations) qui l'ont atteint, la raison pour laquelle le  présupposé ontologique  excellemment identifié par Bostjan Marko Turc ne fait pas l'objet d'une étude dans les autres pans de l'œuvre ? Le Soulier de satin est-il indemne de cette affection ? Si deus caritas est, si Dieu est amour, ne doit-on pas, en bonnes logique et théologie conjuguées, en déduire que toute l'œuvre est touchée ? Quoiqu'il en soit, lui aussi, Bostjan Marko Turc, à la fin de l'envoi, il touche : voir page trois cent quatre vingt trois. C'est ainsi que l'on qualifie une belle conclusion. Et c'est ainsi, aussi, paraît nous dire notre auteur, que l'on authentifie, mieux que l'originalité d'une œuvre, son caractère originel et, partant, quasi divin : en la découvrant frappée du sceau du docteur angélique.

 

Hubert de Champris

 

 

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